Au nom du père

C'est marrant, on dirait un film avec Clint Eastwood, sauf que c'est Gabin qui joue le vieux râleur. La mise en scène aussi est très américaine. C'était sympa.

Le scénario est très basique. Je dirai que c'est un peu mou sur la fin car peu intéressant. L'idée de l'enquête est bonne, mais mal traîtée je trouve. On a l'impression de sortir du sujet, il n'y a plus vraiment de tension... Les personnages sont bien écrit. Cette idée du patriarche suprême, la façon dont il gouverne son royaume, c'est plutôt bien rendu. La critique sur ce système est pertinente et l'auteur évite de tomber dans la facilité du doigt accusateur.

La mise en scène est donc bien typique des américains. A vrai dire, il ne me manquait que des coups de zoom sur la gueule à Gabin. On peut tout de même noter quelques maladresses de montage par moment. Cela ne nuit pas à la compréhension, mais disons qu'on déduit plus qu'on ne voit (je ne parle pas de subtilité, mais bien d'échouer à montrer quelque chose, à faire passer une idée). Je ne suis pas fan de Gabin en mode Pacha, c'est-à-dire où il se contente de tirer la tronche pendant tout le film et à déballer ses lignes comme de vulgaires cailloux dans une carrière ; mais ici, ça fonctionne plutôt bien, sans doute parce que le personnage le permet, et laisse même entrevoir la faille d'un tel trait de caractère. Ce n'est pas juste un homme au visage sévère ; cette sévérité est ce qui va amener les ennuis. Enfin, soulignons une musique composée par Gainsbourg, efficace, mais pas toujours. Certains passages musicaux sont un peu trop festifs à mon goût. Toutefois, il faut reconnaître que ça rythme incroyablement le film, au point que je me demande vraiment ce qu'il en aurait été avec un autre compositeur plus classique.

Bref, La Horse est un chouette thriller, plutôt efficace, mais non exempt de défaut.