Plus que quiconque autre réalisateur, le cinéma de Night Shyamalan est par les mêmes idées qui reviennent sans cesse sous différentes formes. Notamment sa présence.
La Jeune Fille de L’Eau est sans doute d’ailleurs l’apogée de son cinéma, puisque tous ses tics sont ici exacerbés. Il est donc tout à fait compréhensible de ne pas aimer ce film, si l’on a déjà du mal avec le monsieur.
La Jeune Fille de l’Eau pourrait être un film passable, s’il était cantonné à son histoire principale. Un conte pour enfant parlant de princesses, de monstres et de prophétie. Du classique, toutefois un peu amélioré par un style que l’on n’avait encore jamais vu chez Shyamalan : celui de l’humour. En effet, rares sont les séquences drôles chez ce réalisateur, qui aime généralement dépeindre la presque fin du (ou d’un) monde. Mais ici, les personnages apparaissent comme des touches de couleurs, malheureusement un peu trop exagérées. On se croirait presque dans un Big Fish qui n’a rien à raconter.
On le disait, La Jeune Fille de l’Eau est l’apogée du style Shyamalan. Ainsi, on retrouve les coïncidences presque divines, qui aideront le héros. On retrouve également les traces de suspens façon Signes ou le Village. Enfin, encore une fois, ce bon vieux Night se garde la meilleure place, et est, tout simplement, le deuxième personnage important de l’histoire.
Ce film n’est pas intéressant en tant que film. En revanche, il est un petit bijou en matière d’objet théorique. Il n’est pas difficile de comprendre que les personnages parlent directement aux spectateurs. Il y évoque pêle-mêle les clichés du cinéma, mais aussi l’intérêt d’être réalisateur. Une séquence évoque d’ailleurs presque une interview où le réalisateur lui-même parle du besoin de créer. D’imaginer que cela aura un grand impact sur certaines personnes, et peu-importe si c’est dans dix ans. On a presque l’impression que le réalisateur tente de se confier, et peut-être même de s’expliquer sur ses choix.
C’est évidemment risible et quelque peu grossier en tant que film, mais il faut prendre le film comme un témoignage métaphorique. Un peu comme Signes en somme.