Une belle transmutation

Satisfaction : Mia (Emma Stone) et Sebastian (Ryan Gosling) ont chacun réalisé leur rêve : Mia est devenue actrice. D'ailleurs j’ai beaucoup apprécié le parallèle où elle retourne dans le café où elle travaillait au tout début.
Et Sebastian est propriétaire de son club de jazz. Chacun est allé jusqu’au bout.

Et à la fois une poignante tristesse : ils ne finissent pas ensemble.
Ces notes que Sebastian joue au piano, tout à la fin, dans son club, sont les mêmes que celles qu’il avait jouées dans le restaurant où il devait s’en tenir aux mélodies de Noël et où, finalement, il avait joué du « free jazz », puis s'était fait virer, et avait, plus ou moins pour la première fois, rencontré Mia : il l’avait déjà vue vite fait sur l’autoroute (à grands coups de klaxons).

Qu'elles sont belles ces notes ! Mais à ce moment là, elles sont également (pour moi), très tristes ! Cette petite mélodie que l'on retrouve dans la bande originale dans "Mia & Sebastian theme" et dans "Epilogue", est pour ainsi dire le liant de leur alchimie :
Ils se sont rencontrés grâce à cette musique : elle marche dans la rue, elle entend la musique à l'intérieur et entre dans le restaurant. Et là, elle le voit (revoit...). Les ingrédients sont dans le creuset.
Ils se sont trouvés grâce à cette musique (quand elle a failli le planter au cinéma et qu'elle a entendu cette musique à travers les haut-parleurs d'un restaurant, et que finalement elle le rejoint). Les ingrédients ont atteint la température de fusion.
Et à la fin, dans son club, il la voit et s'il joue cette musique en particulier, c'est comme un clin d'oeil à leur histoire, qui vient former cette pépite subtile d'émotion intense, dans la lenteur et la clarté des notes, et qui scintille avec éclat quand, quittant le club, elle se retourne pour dans un regard, lui dire "adieu" et "Tu auras toujours une place spéciale dans mon coeur".