Ouverture du festival du film en plein air de La Villette 2018, je suis arrivé tôt, beau temps, pique-nique, place excellente... Le film embraye : embouteillage sur une autoroute d'accès à Los Angeles. Jaillissant de dizaines de voitures, les conducteurs dansent et chantent en tous sens. Le conte de fées commence par une communion entre bagnole city et arts du spectacle. Et Mia et Sebastian se croisent sous le signe de la vulgarité entre automobilistes !


Après l'insolite rencontre, nos héros se retrouvent à Hollywood, où ils s'activent à percer comme actrice et musicien. Mais ils mettent un temps fou à s'aimer, car ils s'aiment trop eux-mêmes. Comment s'intéresser à leur romance ou à leurs galères professionnelles ? J'attendais plus d'émotions et d'inventivité, moins de facilités dans le scénario (la rencontre dans le club de jazz pour Sebastian, l'appel pour l'Audition miraculeuse à Mia). Si le pianiste Sebastian dégage une certaine authenticité dans son amour du jazz, Mia agit en banale arriviste. Les autres personnages font de la figuration tant le réalisateur peine à les faire exister.


Dans cet ersatz de comédie musicale, chansons et chorégraphies - concentrées dans la première partie - me semblent insipides. Les rares chansons sont souvent répétées et Ryan Gosling devrait soigner ses rhumatismes... Je devine assez vite la fin d'une telle bluette conventionnelle, pourtant réussie par rapport au clip racoleur du début ... Mais est-ce si sûr ? Damien Chazelle, en vieux routier de la péloche, propose une double fin ambiguë : un happy end et une conclusion amère. Laquelle est fantasmée, laquelle est "réelle" ? Chacun choisit celle qu'il préfère et tout le monde est content.


Cette machine à Oscars est une apologie de la société du spectacle à Hollywood, qui attire des milliers d'Américains, hypnotisés par le pays de la chanson : La La Land (à LA, Los Angeles). Qu'en ai-je retenu ? Des banalités sur Hollywood, la vocation d'artiste, les aléas implacables du destin. Bien loin des chefs-d'œuvre du genre. A conseiller aux inconditionnels, conquis d'avance par Emma Stone et Ryan Gosling le ténébreux.

lionelbonhouvrier
6

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes CiNéMa et En BoNnE CoMpAgNiE (2017/2023)

Créée

le 27 juil. 2018

Critique lue 279 fois

6 j'aime

3 commentaires

Critique lue 279 fois

6
3

D'autres avis sur La La Land

La La Land
blacktide
9

Le crépuscule des rêves

Comment pouvais-je me douter que le slogan « Plus de passion, plus d’émotions » de mon interminable attente allait esquisser mon jugement quant à l’inévitable fascination prédestinée à ce rêve de...

le 8 févr. 2017

162 j'aime

35

La La Land
Velvetman
7

One from the Heart

C’est comme un ogre qui dévaste tout sur son passage ou un rollercoaster qui aplatit la moindre parcelle de bitume : le dernier film de Damien Chazelle, et la hype qui l’entoure, sont connus de tous...

le 21 janv. 2017

160 j'aime

4

La La Land
Gothic
8

Il faut sauver le sol de Ryan

Damien Chazelle ne s'est pas doré la pilule. Car la véritable performance avec son La La Land, c'est d'avoir donné le la en mettant facilement tout le monde au sol et au diapason, pour un résultat...

le 5 févr. 2017

123 j'aime

19

Du même critique

Pensées
lionelbonhouvrier
10

En une langue limpide, un esprit tourmenté pousse Dieu et l'homme dans leurs retranchements

Lire BLAISE PASCAL, c'est goûter une pensée fulgurante, une pureté de langue, l'incandescence d'un style. La langue française, menée à des hauteurs incomparables, devient jouissive. "Quand on voit le...

le 10 nov. 2014

30 j'aime

3

Le Cantique des Cantiques
lionelbonhouvrier
9

Quand l'amour enchante le monde (IVe siècle av. J.-C. ?)

Sur ma couche, pendant la nuit, j’ai cherché celui que mon cœur aime ; je l’ai cherché et je ne l’ai point trouvé. Levons-nous, me suis-je dit, parcourons la ville ; les rues et les places, cherchons...

le 9 nov. 2014

23 j'aime

7