Contrairement à ce que certains pourraient penser, ce n'est pas un film de "bobos". Il est très difficile de critiquer ce film - en positif, comme en négatif. L'absurdité y est si grande, en apparence, qu'elle pourra facilement lasser les spectateurs qui préfèrent la finesse dans les blagues. Ici, tout est grotesque, dans sa définition simple : "qui fait rire par son apparence bizarre, ridicule ou absurde".
Le film décrit les aventures de deux stagiaires en Guyane : Tarzan (V. Pons) qui doit veiller à la protection et au recensement de la faune et de la flore des forêts de Guyane, et Marc Châtaigne (V. Macaigne) qui, à la demande du Ministère de la Norme, doit vérifier le chantier Guyaneige. Qu'est ce que ce projet ? Des pistes de ski couvertes, en Guyane, comme celles d'Arabie Saoudite.
Le film est, pour moi, à mi-chemin entre Y a t-il un pilote dans l'avion et Les Valseuses. Pas de temporalité, en effet, on ne sait pas vraiment quand ce déroule cette histoire, les gags sont très visuels, le scénario improbable, les personnages hauts en couleur, et certaines scènes sont des lieux communs de sketchs récurrents (l'avion, l'hôtel, le bateau, etc). Ce film est aussi assez proche de Benny Hill, ou des bandes dessinées. Les voix sont accélérées, la musique rythme beaucoup, il y a même une scène complètement cartoonesque de baston dans un bar.
Ce qui m’amène à dire que c'est un film où, quand il n'y en a plus, il y en a encore. Cette scène de bagarre et sympa au début, mais au bout de 5 minutes, cette dernière commence à durer un peu trop. Certains running gags deviennent lassants. Il y a finalement peu de lieux explorés, mais ils le sont en profondeur - parfois trop, peut être.
Enfin, la présence de la nature est très grande. Quelques trop rares beaux paysages d'ensemble (toujours avec des blagues dedans) mais surtout des plans très proches des personnages, sans jamais m'avoir de très gros plans sur les stars. Nous sommes oppressés dans cette jungle luxuriante, mais il y a une certaine distance entre nous et les deux héros. De même pour les animaux, qui sont présents à foison, la caméra ne s'approche jamais trop.
Antonin Peretjatko utilise la comédie pour créer une sorte d'inventaire absurde qui relate les mésaventures de deux stagiaires dans la jungle ; ce qui fait tout de même bien rire la salle. Il faut en outre saluer le fait que ce film s'est fait en décors naturels, et que cela est très agréable à l’œil.
En espérant que vous fassiez parti des gens qui rient pendant le film, et non de ceux qui souhaitent qu'on leur explique la blague, en disant à la sortie du cinéma : "J'ai pas compris, tu peux m'expliquer ?". C'est trop tard, l’expérience est passée.