Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu un film de la sélection officielle de Cannes. Je crois que la dernière fois que c'est arrivé ça devait être La vie est belle de Roberto Begnigni.
Bien que l'on m'ait un peu forcé la main, étant assez réticent à l'idée de voir un film français qui parle de chômage je dois admettre que ce film m'a plu. Et dérangé.
Alors bien sûr, comme prévu, c'est déprimant. Pas larmoyant, seulement déprimant. J'ai beaucoup pensé au film A la recherche du bonheur où Will Smith incarne un père qui se retrouve au chômage et à la rue avec son jeune fils et qui lui invente un monde pour ne pas qu'il comprenne la dure réalité de leur situation.
Seulement là, on est tout sauf dans du storytelling à l'américaine. Ce qui a de perturbant c'est qu'il nous montre les vrais gens. Ceux de la vraie vie. La France du quotidien, comme on pourrait l'appeler. Et cette France va mal. On ne l'aide pas. On la broie mentalement. On lui fait oublier ses valeurs, son humanité. On lui enlève sa dignité. On la force à courber l'échine devant le système capitaliste et accepter n'importe quel travail pourvu qu'il y ait de l'argent au bout car c'est la seule solution pour survivre. Ne cherchez pas de happy ending ou d'espoir. Il n'y en a pas.
C'est peut-être ça la cruauté de ce film, de ce pays. On nous offre une tranche de vie. Une tranche de vie terne et maussade. Chaque acteur, qu'il soit banquier, manager, conseiller Pôle Emploi ou vigile est enfermé dans un rôle et participe au système au nom de sa propre survie.
Ce monde est moche et c'est ce que ce film nous montre. A nous de nous rendre compte de ça et de retrouver cette part d'humanité qui nous a été enlevée.