Un couple atypique ( un batteur et une avocate) de proche banlieue voit l'école publique Jean Jaurès se vider. Tous leurs amis inscrivent leurs enfants à l'école privée Saint Benoit. Ils décident de faire confiance au service public et de laisser leur enfant à Jean Jaurès.


Le film social est un exercice courant parmi le cinéma français actuel. La lutte des classes se démarque d'entrée de jeu par un dialogue mordant sur le prix de l'immobilier dans les grandes villes... pour mieux retomber dans tous les clichés du genre. Je reste pantois devant un film qui ne souhaite pas faire d'amalgames mais qui aborde les écoles privées de manière caricaturale. L'occasion cependant d'assister à l'une des grandes scènes du film lors de la tentative d'admission.


Cet ensemble donne lieu à un rythme assez particulier où la narration alterne entre scène superficielle (voire "cliché) et séquences plus fines ( le dialogue entre les mères, celui entre Baer et le vigile, le cinéma, la course de vélos). Pour finir en apothéose entre la sublime scène des parents de Paul suivie par une fin guignolesque.


De même, plusieurs thèmes et personnages sont vainement mis en avant :
- La fille, présente au début du film, s'efface par la suite. Dommage car ce personnage apportait une réelle dynamique dans la famille
- Michel Leclerc aborde la discrimination positive dans le travail de l'avocate, qui n'aura pour tout développement une discussion entre Baer et Bekhti pour introduire le personnage de l'ex.
- Le vocabulaire de l'institutrice est à mourir de rire, mais son personnage aurait mérité un développement au fil de l'année.
- Les difficultés financières pour assurer le service public, primordial, d'enseigner à nos jeunes têtes blondes est égratigné avec brio ( le mastic au chewing-gum, les vélos) mais aurait pu être creusé en profondeur.


Je garde le meilleur pour la fin avec le voisin paranoïaque dont j'attendais davantage que la séquence de la voiture.
Une déception devant un film qui fourmille pourtant d'idées annexes mais finit par pâtir d'une accumulation trop importante de scènes maladroites.

Aeladir
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le 9 févr. 2020

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