Des Oiseaux de Hitchcock, en passant par Le Loup Garou londonien de John Landis, jusqu’au Dr. Jekyll de Stevenson, La Momie version 2017 revisite le genre, inaugure la série “Dark Universe” et s’offre une papillote pour le moins alléchante. Reste à savoir ce qu’il advient du classique une fois sur le billard d’Alex Kurtzman.


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Au Moyen-Orient et alors que Tom Cruise échappe à une averse de kalashnikovs en turban, une roquette sauvera notre héros et saignera le sol jusqu’à en déchausser la crypte d’Ahmanet de ces siècles d’oubli. Et oui, car Ahmanet détrône Imhotep, Sofia Boutella congédie Boris Karloff et féminise l’un des grands mythes cinématographiques. Quoi qu’il en soit, la Momie est libérée, la malédiction se propage avec une armada de Zombies kitsch et la chose résonne étrangement avec une autre découverte dans les entrailles de Londres.


Dans un genre différent mais à la manière des univers Marvel et DC Comics, La Momie inaugure la série d’“Dark Universe” d’Universal avec pour objectif de dépoussiérer les Universal Monster. Le film est donc teinté d’aimables références aux reliques du cinéma d’horreur et détartre cette mythologie ancestrale; néanmoins il se révèle étonnamment conventionnel. A l’image d’un alpiniste qui franchirait l’Everest en funiculaire, le suspens s’asphyxie dans une production en feux d’artifices où le casting de belles-gueules barbouillé de 3D plonge le mythe dans un monde de facilités techniques et narratives assez pâlottes.


Beaucoup d’encre a coulé sur l’incarnation féminine d’une momie historiquement masculine. Néanmoins et bien que convenablement interprétés, les personnages de Sofia Boutella et Annabelle Wallis, servent de faire-valoir à un Tom Cruise attendu dans un rôle de Don Juan intrépide. Même Russel Crowe ne saura surprendre sous les traits pop et flagada du Dr. Jekyll. Il reste une esthétique relativement digeste et quelques brèves trouvailles qui empêcheront de sombrer sous les charmes soporifiques du “déjà-vu”. Enfin et sous-couvert de s’adresser à un jeune public, rien ne justifiait de gaufrer l’histoire de guimauve.

guardianalfred
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le 12 juin 2017

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