Du pur divertissement

A force d'entendre les critiques parler d'un fiasco total, je m'étais attendue à une bouse. Au final, le résultat est assez proche du précédent film La Momie avec Brandon Fraser. C'est à dire un divertissement blockbuster de pas trop mauvaise facture qui donne au spectateur exactement ce qu'il vendait dans la bande annonce, ni plus ni moins, et compense les CGI pas toujours bienvenus ni bien fichus par des acteurs de qualité. Ici Tom Cruise fait son Tom Cruise, ceux qui aiment l'acteur y trouveront leur compte, les autres passez votre chemin, et face à lui, la blondinette anglaise qui avait rendu fou Cillian Murphy dans Peaky Blinders (ça m'a donné sacrément envie de rematé la série d'ailleurs). Et l'actrice embauchée pour jouer la momie est pas mal du tout même si son jeu est sacrément perturbé par les CGI à gogo sur son apparence, et des flashback passé et repassée qui finissent par lassé. Certes, c'est pas du grand cinéma, ce n'a pas la qualité de certains films de divertissement proposant un regard sur notre société (PREDATOR par exemple) mais ça a le mérite d'être franchement mieux foutu que les derniers blockbuster de l'été dernier (doit-on encore parlé de Suicide Squad ?). Avec Wonder Woman, La Momie rend le pouvoir aux femmes, belles et coriaces, puissantes et qui ne s'en laisse pas conter par les hommes et ça fait plaisir.
Certains se plaindront que ça n'atteigne la hauteur du premier, mais honnêtement il devait sa magie essentiellement à son casting. A l'époque Universal cherchait davantage des "gueules" que des stars sur lesquels faire reposer ses films. Et puis surtout, le cinéma était encore un art où tout était à faire. Mais si l'on regarde les myriades de suites qu'a pu produire Universal à l'époque, je trouve que La Momie est par exemple une bonne réponse à La maison de Dracula où un savant fou tentait de voler les pouvoirs des classics monsters en leur faisant croire qu'il allait les guérir de leur malédiction. Le pitch était cool, et certaines séquences aussi, mais globalement c'était une série B sans prétention. Et c'est ce qu'est La Momie. La seule chose qui scandalise, c'est le budget. Aujourd'hui Hollywood produit avec des millions ce que des petits producteurs faisaient avec trois franc six sous et beaucoup d'imagination faisaient dans les années 70. On peut au moins apprécier le retour en force de la série B sans prétention, excepté que c'est devenue la série A, bizarrement.
Bon seul bémol, Russell Crowe qui détonne avec le reste du casting. D'autant que, son personnage ressemble trop à celui d'un Indiana Jones devenu patron d'une multinationnale qu'au docteur Jekyll.