Critique initialement publiée sur CloneWeb.net


A l’origine, la Momie est un film de 1932 réalisé par Karl Freund avec Boris Karloff dans le rôle principal. A la fin des années 50 et après six films, Terence Fisher reprend la franchise pour le compte de la Hammer et embauche (évidemment) Peter Cushing et Christopher Lee dans les rôles principaux de l’aventurier et du momifié. Mais vous vous souvenez sûrement d’avantage du film de 1999 avec Brendan Fraser. Succès au box office malgré ses piètres qualités, il a lui-même eu droit à deux suites et à une série de spin offs autour du Roi Scorpion. Universal voulant remettre les monstres qui ont fait le succès du studio au goût du jour, il était tout à fait normal que la Momie soit donc de la partie. Pour un résultat aussi classique qu’efficace.


Cette fois la Momie est une femme, pas un homme comme dans les versions précédentes. Vaguement basée sur la déesse égyptienne Amunet, Ahmanet était la descendante légitime de la famille royale égyptienne jusqu’à ce que le pharaon finisse par avoir un fils. A l’aide d’un pouvoir magique capable de redonner vie au dieu maléfique Seth, elle tue toute sa famille. Et finit momifiée vivante. Des siècles plus tard, le personnage de Tom Cruise, sorte de Nathan Drake (du jeu vidéo Uncharted) met la main sur sa tombe et avec l’aide d’Annabelle Wallis la ramène en Angleterre. Mais la Momie est vivante et bien décidée à ne pas se laisser faire.


Flashbacks, personnages héroïques badass et jeune et jolie archéologue. La Momie a assez rapidement des airs de blockbuster hyper classique comme Hollywood nous en livre par caisses avec plus ou de moins de succès. Le déroulement de l’histoire est de fait très linéaire, voir prévisible par moment surtout quand on sait que Tom Cruise fait toujours très attention à l’image qu’il peut donner dans ses films. Il a donc peu de chance de mourir, voir d’être défiguré et tout devrait bien se terminer pour le héros qu’il incarne. Bien qu’étant passé dans les mains de mille scénaristes (Jon « Prometheus » Spaihts, Alex Kurtzman, Jenny Lumet, David Koepp, Dylan Kussman avec l’aide de Christopher McQuarrie), La Momie version 2017 n’a pas grand chose de nouveau à proposer. Pourtant, et bien qu’ayant été reshooté et remonté, le film se trouve être propre, carré, et sans les fameuses incohérences souvent inhérentes à ce genre de production.


Il faut aussi ajouter qu’Alex Kurtzman dont c’est le premier long-métrage en tant que réalisateur fait le boulot. Certaines scènes, dont le fameux crash d’avion tourné dans un simulateur d’apesanteur à Bordeaux et pour laquelle Tom Cruise n’est pas doublé, sont réussies. Certes, quelques effets spéciaux sont parfois à la ramasse mais globalement l’ensemble se laisse regarder. Il se laisse d’autant plus apprécier qu’on vient d’Alien Covenant et King Arthur, sortis quelques semaines plus tôt, alors même un blockbuster plutôt lambda apparait comme une respiration au milieu d’un début d’été particulièrement triste.


Dans tout ça, il ne faut pas oublier que La Momie est le premier volet du « Dark Universe » d’Universal, ce qui est rappelé dès le début du film avec un logo moche s’enchainant à celui du studio. On découvre donc assez rapidement l’organisation Prodigium, sorte de croisement entre le SHIELD et le BPRD avec à sa tête Russell Crowe dans les rôles de Jekyll et Hyde. Mise en place d’un univers cinématique oblige, la visite des locaux donnent droit à tout un tas de références à la Créature du Lac Noir ou encore à Dracula et à une scène d’action dont on aurait pu éviter. Le trait est forcé mais ça passe.


Avec la fin évidemment ouverte et l’annonce des futurs castings, ce Dark Universe a forcément quelque chose de prometteur. Sa future sérialisation à la manière de Marvel Studios donne envie d’accéder au second épisode comme si on regardait une grosse série sur-budgettée. En l’état, la Momie est un divertissement honorable qui se regarde avec plaisir, sans surprise mais avec suffisamment de qualités pour suivre à l’avenir ce nouvel univers partagé.

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le 27 juin 2017

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