Considéré comme mineur dans la filmo de Polanski (un peu comme Frantic ou Oliver Twist, souvent ignorés), La neuvième porte m'a beaucoup intéressé, même si l'intrigue reste au fond très convenue.

Au fond, Corso (Johnny Depp) est une version adulte de Tintin, car il enquête pour récupérer un livre, mais il n'a pas l'air de se rendre compte qu'il avance peu à peu dans une machination : en fait, les neufs gravures représentent en quelque sorte des épreuves qu'il surmonte peu à peu, jusqu'à la dernière qui boucle le film.
Et je le relierais aussi à Chinatown et surtout à The ghost writer, tournés bien après, car ils résument assez bien cet élément Polanskien qui est l'enquête et le doigt pris dans un engrenage infernal.

Johnny Depp y est assez étrange, car il a l'air totalement déconnecté du film, ce qui expliquerait qu'il ne l'ait pas aimé, comme il l'a déclaré des années plus tard. Son personnage est justement comme Tintin, quelqu'un d'assez lisse et dont on sait peu de choses, et on en saura aussi peu à la fin. Heureusement, il sait coucher avec des femmes, notamment Emmanuelle Seigner qui est pas mal mais qui souffre d'une horrible postsynchro (j'ai vu le film en V.O.) qui m'a fait sortir du film à plusieurs reprises. Cela dit, elle représente la clé de l'histoire, celle qui accompagne Corso dans sa quête de ce livre ancien convoité par Balkan (Frank Langella, assez ridicule).

Encore une fois, Polanski a su aussi se jouer de son interdiction de tourner aux Etats-Unis, car une partie du film s'y déroule. Ce procédé me rappelle Carnage, où les décors étaient souvent filmés sur le principe du matte painting ou du trucage numérique.

Au final, qu'en penser ? Que, à part une intrigue au fond très simple, et qui relierait cette quête des gravures au chemin vers l'enfer, ça reste très correct, car on a quand même la mise en scène formidable de Polanski, et qui a bien su s'entourer du côté technique (décors de Dean Tavoularis, superbe photo de Darius Khondji et une B.O. de Wojciech Kilar).
Cela dit, il est dommage qu'on sous-estime tant ce film, car je le trouve au fond très cohérent avec les autres réalisations de Polanski.
Boubakar
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le 27 oct. 2012

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