Valak, adorable démon introduit dans Conjuring 2: Le cas Enfield, qui prend l'apparence d'une nonne a droit à son premier film solo. Réalisé par Corin Hardy, « La nonne » vous propose de suivre une enquête aux cotés d'un prêtre au passé obscure mandaté par le Vatican et une sœur débutante sur le point de prononcer ses vœux, le tout accompagnés par un paysan Québécois. Mieux que le premier Annabelle ?
Bienvenue dans l’univers sombre et froid de…LA ROUMANIE
Même dans un lieu saint vous n'êtes pas en sécurité. La nonne, autant le personnage, je suis tombé sous le charme, autant la bande annonce de son premier film m’indifférait au plus haut point. En vue des retours critiques, ça s’annonçait aussi mauvais qu’Annabelle 1 et clairement, je ne veux plus jamais revivre une séance comme celle de ce film. Afin d’éviter de plus de finir derrière les barreaux pour multiples homicides sur de jeunes spectateurs turbulents, pas le choix, j’ai dû attendre sagement la sortie bluray pour tenter ma chance.
Nouveauté pour ce nouveau spin off de la franchise Conjuring puisque l'intrigue nous conduit au début des années 50 en Roumanie en apprendre un peu plus sur les origines du démon Valak, esprit démoniaque apparaissant sous la forme d’une religieuse pour corrompre les bonnes sœurs et abuser de leurs faiblesses. Bouh le vilain blasphémateur ! Si « La nonne » a ses défauts et son cheminement un peu trop classique, force est de constater que le film a droit à un assez bon casting.
Excepté le prêtre caricatural au possible, Taissa Farmiga (oui, la sœur de Vera Farmiga) interprétant Irène, bonne sœur en devenir, remonte le niveau de visionnage de l'intrigue, la confrontant à une épreuve terrifiante qui pourrait bien remettre en question sa foi ainsi que sa volonté de nouveau choix de vie. Taissa Farmiga dans le rôle de Sœur Irène est-il un pur hasard ou un fait exprès, confirmant cette théorie qui voudrait que Sœur Irène et Lorraine Warren soient une seule et même personne? Aura-t-on une réponse ou devront nous attendre le chapitre deux ? Quoiqu’il en soit le jeu de Taissa est juste, son visage dégageant pureté et innocence la rend d’autant plus crédible. Ouai, ça aurait carrément pas marché de choisir Amber Heard…
Quand bien même « La nonne » soit truffée de jump scare prévisibles et de tous un tas de situations déjà vues, la mise en scène et les effets spéciaux soignés, rehaussent le niveau du film en nous plongeant dans le monde des religieuses où le couvent dans lequel nous élirons domicile pendant 1h30 a été magnifiquement mis en valeur d’intérieur comme d’extérieur. Des croix encerclant ce lieu saint dans le but de repousser les démons, lieu par ailleurs laissé à l’abandon, ça vous donne déjà la couleur de l’aventure que vous allez vivre.
Grace à un jeu habile de la caméra, de l'utilisation des décors, lumières, des musiques et jeu des interprètes, les scènes horrifiques, nombreuses, offriront de jolis moments aux amateurs d’horreur et même si ces derniers n’auront pas vraiment de nouvelles choses à se mettre sous la dent, le plaisir, il sera là.
Pendaison, vision de l’enfer, un enterré vivant, exploration de catacombes, apparitions de la vilaine nonne montée sur roulettes, glissant le long de sombres couloirs (ce type de scène si c'est bien foutu, pour moi ça marche toujours), possession démoniaque, vilain démon à la longue langue tentant vainement de rouler une galoche à notre prêtre, petit saut dans le Moyen Age hyper fun pour conter la venue de Valak, origin story de l'Abbaye, corps en putréfactions rongés pour certains par des corbeaux, des croix inversées en feu, des yeux qui saignent, du dégueu, un peu de gore, de l'occultisme, bref, « La nonne », chouchou du prof, a rempli fièrement toutes les cases du cahier des charges du film d’horreur et nous gratifie au passage d’un nouveau combat entre démons et croyants où hélas, comme dans Highlander, il ne pourra en rester qu’un !
Trop d’incohérences, de raccourcis, un démon dont on apprend peu de choses et qui joue une partie de cache-cache n’amusant qu’elle, manque de plans symboliques et mémorables, objectivement, même si l’atmosphère gothique lié à la culture Roumaine, je suis fan, je reconnais que le scénario n’est pas le point fort de « La nonne ». Toutefois, d’un point de vue esthétique, je me suis bien amusé. Bien plus que devant « Annabelle » premier du nom. Par ailleurs, les amoureux de la franchise Conjuring seront ravis d'apprendre que « La nonne » est directement raccordé aux évènements de Conjuring: Les Dossiers Warren.