Le film se déroule sous deux approches totalement différentes, d'un côté l'amour et de l'autre, la haine. Les mains du prophète sont marquées par ce combat du bien contre le mal et au final, quel est ce bien et quel est ce mal ? Dans la première partie du film, nous suivons le point de vue du chasseur, Harry Powell, le prêcheur, qui accessoirement s'en prend régulièrement aux femmes pour leur prendre leur argent. Soit. Le film ouvre sur une discussion qu'il entretient seul face à un dieu et autour d'une religion qu'il dira ne pas être le christianisme mais une croyance qui lui est propre. Harry Powell est un homme intéressant, personnellement je voulais le voir réussir dans la première partie du film et récupérer ce pourquoi il était venu (surtout parce que les gamins de l'histoire m'ont franchement ennuyé...). L'élément qui me semble primordial avec lui c'est qu'il tue des femmes, leur vole leur argent, certes, mais il réussit à convaincre tout le monde que son point de vue est le bon. En bon manipulateur qu'il est, Powell est le prêcheur parfait. Au fond, son dieu et Satan sont identiques, lui-même dit que la bible est pleine d'assassins.


Mais bien vite, la tendance s'inverse et alors que Powell est proche de réussir, le magot lui échappe et les enfants s'enfuient, pour être récupéré par une dame charmante, à la manière de petits Moïses. Cette femme représente l'autre versant, un versant autre de la religion, basée sur ce qu'il faut retirer des textes, à savoir la bonté et l'aide de son prochain quand Powell s'appuie, lui, sur une approche de conversion à sa pensée. S'ensuit un combat du bien contre le mal, plutôt bien rythmé, qui s'achèvera ... Et bien regardez le film, il est assez haletant et bien fait pour tenir en haleine le temps qu'il dure.
Et pour finir, je pense que l'explication que le prêcheur fait du bien et du mal avec ses mains résume tout dans ce film, alors pensez-y en le voyant...


Alors après, pourquoi un 8, me direz-vous ? Le film est bon, c'est un classique bien évidemment, seulement il y a une chose qui peut rebuter, c'est la vision que l'on peut avoir de lui lorsqu'on le regarde pour la première fois en 2015 comme je l'ai fait. Ayant vu un bon nombre de films du même genre, on ne peut que voir toute l'intrigue venir à trois kilomètres et c'est bien dommage car il devrait être fondateur plutôt qu'un énième film à suspense. Tout n'est que question de contexte. Si j'avais vu le film lorsque j'avais 13 ans disons, lui aurais-je mis 10/10 dans mon esprit ? Peut-être bien. On ne saura jamais... C'est le lot des grands films.

Fosca
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le 29 août 2015

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Fosca

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