La Nuit du chasseur
You know, when you're little, you have more endurance than God is
ever to grant you again. Children are man at his strongest. They
abide.
La Nuit du chasseur n’a pas eu le succès escompté lors de sa sortie, cela poussera même l’acteur-réalisateur Charles Laughton, qui réalisé là son premier film, à annoncer qu’il ne toucherait plus jamais à la réalisation d’un film. Ce n’est que quelques années plus tard que le film gagnera en popularité jusqu’à se positionner comme un classique du cinéma. En ce qui me concerne, ce visionnage était une de mes premières expériences avec le noir et blanc. Je n’ai pas eu de problème avec cela, au contraire, je trouve que cela donne un charme particulier au film.
L’histoire est assez intéressante pour ne pas s’ennuyer durant le visionnage, mais il y a beaucoup trop de facilités dans ce scénario qui nous impose malheureusement quelques longueurs selon moi. La fin m’a quelque peu déçu également, je ne m’attendais pas à une telle conclusion vue la noirceur présente dans ce film. Une noirceur qui est d’ailleurs bien représentée durant tout le film en opposition avec la lumière, comme pour illustrer l’affrontement entre le bien et le mal si bien raconté par le prêcheur Harry Powell. Cela nous offre un très joli spectacle d’ombres et de lumières agrémenté de plans et d’une photographie de qualité.
Bien que cela soit un peu surjoué, surement dû à l’époque où la théâtralité était plus importante que de nos jours, le jeu d’acteur est crédible sans être magnifique. On parvient facilement à s’attacher aux deux enfants et l’interprétation de Robert Mitchum est des plus inquiétantes. Il fait de Harry Powell un psychopathe dérangé, mais très intelligent. Ce dernier nous gratifie même d’une très belle chanson, mais également très sinistre dans le contexte où elle est utilisée.
La censure des années 50 était très importante et c’est pourquoi le réalisateur Charles Laughton évoque subtilement des thèmes lourd de sens dans son œuvre tels que la religion, l’opinion publique ou la perversion. Toutes ces dénonciations de la société sont incrustées dans la personnalité des personnages, mais sont néanmoins encore très clair. En particulier, une des dernières scènes du film que je ne dévoilerais pas, mais qui peut mettre très mal à l’aise si l’on prend ça au premier degré.
La Nuit du chasseur est un bon film avec un Robert Mitchum qui tient le long-métrage à lui seul et un visuel de qualité mais la simplicité exagérée du scénario gâche le plaisir que l’on pourrait avoir à regarder ce film.
Lien de la critique: https://tvgalaxy.wordpress.com/2015/11/10/on-rembobine-1-la-nuit-du-chasseur-1955/