C'est marrant, quand j'ai vu ce film à sa sortie, j'en suis ressorti avec l'impression que la mise en scène était plate. C'était l'époque où je préférais un travail à la frère Coen ou à la Tarantino. Mes critères ont radicalement changé, même si je reste toujours intéressé par ces réalisateurs mentionnés. En effet, aujourd'hui je préfère lorsque la mise en scène est moins tape à l'oeil, ce qui n'empêche pas de mettre au point des séquences bluffantes (dans le cinéma, le mouvement de la caméra n'est pas seul générateur d'adrénaline).

Et c'est vrai que "We own the night" est réalisé dans le calme, James Gray prend son temps. Comme je viens de l'écrire ça n'empêche pas de mettre en scène des séquences incroyables. Je pense notamment à la scène de voiture ou encore celle des champs à la fin. C'est hyper prenant et pourtant James ne fait jamais qu'utiliser une grammaire basique. L'on pourra également saluer la notion de rythme de l'auteur, alternant séquences stressantes et séquences reposantes avec tact. Au final je me suis vraiment mieux amusé dans ce revisionnage que lors de ma première fois. Si ça pouvait être omme ça à chaque revisionnage.

Le scénario est plutôt intelligent. Chaque scène trouve son utilité pour faire avancer l'histoire sans jamais oublier les personnages. Ainsi, si le film dure près de deux heures, le spectateur n'a jamais le temps de s'ennuyer. Les évolutions sont très intéressantes et l'auteur n'oublie personne. Les dialogues sont plutôt bons, là aussi, on laisse peu de place à l'inutile. Soit la réplique sert à instaurer l'ambiance soit à révéler des informations sur l'intrigue ou les personnages.

Les acteurs sont très bons. Mark Wahlberg semble le choix idéal pour jouer ce flic fils-à-papa, lui qui est toujours un peu mou dans son jeu. Duvall est comme toujours impérial. Mendes joue bien, en plus elle montre ses nichons au début du film. Phoenix est celui que l'on remarque le plus ; l'acteur se révèle de plus en plus intéressants depuis qu'il n'a plus besoin de faire des blockbusters pour bien vivre. Ses interprétations sont toujours plus viscérales. on peut lui reprocher d'ailleurs d'en faire un peu trop parfois par exemple il est trop intense dès le début, alors que ça aurait été bien de travailler cette intensité graduellement. n'empêche, quel acteur ! Par rapport à se sméthodes, si elles ont l'air de fonctionner, ce genre de gaminerie typique de l'actors studio me fait rire : en effet, entre les prises, Joaquin, pour rester dans son personnage, se mettait à insulter Duvall, cequi irritait ce dernier et Maarkie mark devait alors contenir le vieux maître. Je me dis que c'est quand même des conneries tout ça, mais bon, je ne suis pas acteur, alors qui sait, peut-être que jouer son eprsonnage non stop peut porter ses fruits.

Bref, "We own the night" est une belle redécouverte pour ma part ; sous une mise en forme très classique, le film se révèle être un vrai roller coaster de l'émotion grâce à un sens du rythme rarement égalé.
Fatpooper
9
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le 29 sept. 2013

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Fatpooper

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