La Planète des singes - L'Affrontement par Hugo Harnois
L'été est propice à faire travailler la mémoire. Avec cette multitude de suites qui débarque sur nos écrans, il n'est pas facile de se rappeler de tout. Pour être bref, c'est la mouise. Les humains ont provoqué leur propre perte en créant un virus éradiquant la majorité d'entre eux. Dix ans plus tard, un groupe d'individus tente de survivre jusqu'au jour où il découvre un barrage qui pourrait bien les sauver. Seul hic, il se situe dans les territoires des singes...
Dans cette guerre, il n'y a pas de méchants, et c'est là que réside toute l'intelligence de ce nouvel épisode. Brique après brique, nous comprenons comment ce conflit a pu survenir et quel est son moteur principal : la peur, qu'elle provienne d'un camp ou d'un autre. Vient ensuite la soif de pouvoir aveuglant nos principes les plus fondamentaux. Survenant après Le Commencement, ce nouvel opus n'est pas qu'un simple blockbuster servant à rapporter des millions. Il est aussi et surtout une digne suite d'une saga pleine de cohérence malgré les changements de réalisateurs qu'elle a pu connaître.
Le principe d'une tragédie veut que nous connaissions la fin avant même de débuter son histoire. Nous savons tous que la planète des singes n'est rien d'autre que la Terre dont la race simiesque a fait sienne après avoir pris le pouvoir sur les hommes. D'où leur présence bien plus importante à l'écran au fil que les épisodes se succèdent. La beauté graphique leur rend par conséquent un splendide hommage en créant des singes magnifiques, se situant à la parfaite frontière entre l'homme et l'animal.
On ne peut retirer toutes ces qualités à L'affrontement, réussissant à tirer partie du potentiel illimité du roman de Pierre Boulle. Mais par soucis de bien faire, le réalisateur de Cloverfield livre un scénario trop attendu et prévisible. À force de décortiquer ce conflit et ses multiples étapes, il finit par être dans une surenchère analytique et nous donner trop d'indices narratifs. De plus, James Franco a disparu de la production pour laisser la place à Jason Clarke, acteur honnête mais manquant clairement de poids face à un Andy Serkis hallucinant de charisme et d'influence.
Un troisième épisode est attendu pour 2016 avec le même réalisateur aux commandes. Évidemment fidèle au poste, nous souhaitons plus de surprises, de gravité et de moments mémorables pour la fin de cette fantastique aventure. Car, assurément, nous savons tous qu'elle sera la der des der...