J'avais trouvé le précédent volet assez creux et sans éclat, malgré un traitement de la guerre peut-être plus fin et pertinent que dans ce dernier opus, qui reste néanmoins nettement supérieur à mes yeux. C'est même un très beau film, riche en émotions, notamment grâce au parti pris de la récurrence du silence ou plutôt du mutisme, ce qui offre des moments d'émotion pure, une poésie expressionniste qui rappellerait l'humanité généreuse des films muets d'il y a presque un centenaire. Le film n'est pas exempt de défauts, loin de là : quelques incohérences (mais finalement, qu'est-ce que cela importe face à l'émotion procurée ?), une représentation de la guerre et de ses camps qui ne parvient pas à être aussi complexe et nuancée qu'elle devrait être; mais la photographie soignée, la très belle partition de Giacchino, la lisibilité virtuose de l'action, la précision de la motion capture, la grâce de la direction de la fillette et le tas de belles scènes comme celle où la petite fille abreuve et choie César puis les autres singes font de cette lutte quasi-biblique un blockbuster maitrisé, efficace et rare dans son approche assez contemplative et mutique.