Non, mais c'est vrai, quoi, qu'est-ce qui a pris au distributeur d'appeler ce film comme ça, alors qu'il n'est jamais question de rumeur (qui n'est jamais colportée d'ailleurs), mais d'un mensonge colporté par une petite fille comme quoi deux femmes habitant sous le même toit seraient lesbiennes ?
Enfin, pas de soucis, c'est la seule chose ratée du film, car il ose traiter de quelque chose d'extrêmement subversif en 1961 : l'amour entre deux personnes du même sexe.
La censure rôdant, c'est très souvent suggéré, mais on comprend très bien la "gravité de cette relation contre-nature", car disons que le jeu de Fay Bainter n'est pas très subtil pour nous dire que, oui, c'est pas bien, et Miriam Hopkins, qui jouait déjà dans la version originale, dont le présent film est un remake du même réalisateur, est très outrancière. On va dire que les traits sont marqués au feutre, et qu'on aurait aimé un peu plus de subtilité.
Quant à la petite fille par qui le scandale arrive, on a juste envie de lui flanquer des baffes, non pas par son jeu, mais par le jeu qu'elle arrive à créer ainsi le chaos alors qu'au fond, elle se trompe souvent, voire crée des contre-sens, comment la croire ?
Parlons du duo vedette, incarné par Audrey Hepburn et Shriley MacLaine. L'un des intérêts du film est d'avoir choisi cette dernière, car son physique peu féminin laisse planer une ambiguité quant à la vraie nature de ses relations avec son amie. Toutes les deux sont épatantes.
N'oublions pas James Garner, le fiancé d'Hepburn, très touchant, car il est une des victimes collatérales de ce mensonge, et devra perdre son amour à cause de ça.
Si le film a un peu vieilli de par sa nature un peu forcée (c'est adapté d'une pièce de théatre), et son manque de mouvements, c'est intéressant, pris dans le contexte des années 60, où le lesbianisme était considéré comme tabou.
Mais plus encore, le film raconte comment un ragot peut nous mener jusqu'au pire et détruire tous ceux concernés.