Délaissé par Harrison Ford en 1994 avec Danger Immédiat, revoici notre héros américain considérablement rajeuni pour un reboot bienvenu situé dans les années 2000, époque idéale pour un thriller géopolitique après le tragique évènement du 11 septembre. Toujours basé sur un roman de Tom Clancy, mais qui voit sa trame forcément modifiée pour les besoins de l'adaptation, le long-métrage avait presque toutes les cartes en main pour nous offrir du grand spectacle hollywoodien teinté d'intelligence et de réflexion. On a bien dit "presque"...
Car La Somme de toutes les peurs est un film raté qui accumule les défauts en ne laissant que trop peu de place aux qualités. En premier lieu, notre Jack Ryan rajeuni est cette fois-ci interprété par le pathétique Ben Affleck. Peu convaincant, l'acteur n'insuffle rien à son personnage, jouant comme un légume avarié dans une intrigue ne faisant finalement absolument pas honneur au roman. Entre une simplification des enjeux et l'ajout d'une romance ennuyeuse entre Ryan et sa future épouse (reboot oblige, l'analyste rentre à peine à la CIA), on attend trop avec impatience que l'histoire démarre.
Même le casting quatre étoiles comprenant notamment Morgan Freeman, Liev Schreiber et James Cromwell ne sauve pas le film. Autre point noir qui aurait pu être évité, le choix du réalisateur. Peu habitué aux films d'action et en soi peu talentueux, Phil Alden Robinson n'est sans conteste pas l'homme de la situation, incapable de proposer quelque chose de captivant que ce soit dans les séquences explosives, dans les dialogues ou dans la tension pourtant croissante entre les deux nations.
Mais on n'y croit jamais, précipités dans un gloubi-glouba de séquences mal dirigées où se mêlent héros de pacotille, politiciens désabusés et méchants stéréotypés. Au final, loin des précédentes adaptations des romans de Tom Clancy, La Somme de toutes les peurs est un joli ratage aussitôt vu aussitôt oublié.