Jack Ryan revient dans cette Somme de tous les clichés sur les relations entre les États-Unis et la Russie pendant la Guerre Froide. Jerry Goldsmith fait crier les chœurs russes, comme dans Air Force One, qu’il oppose aux envolées patriotiques de l’Oncle Sam. La faute n’est certainement pas à rejeter sur le compositeur qui, en réalité, est le seul à conférer au film qu’il habille ce souffle sans lequel nous, spectateurs, ne pourrions respirer. C’est associer la partition de Goldsmith à cette machine d’assistance respiratoire que l’on trouve dans les hôpitaux et qui permettent la ventilation artificielle. Entre le charabia géopolitique et les ellipses impénétrables, entre les plans zénithaux fort laids et les scènes de caméra à l’épaule frôlant l’amateurisme, entre les amourettes en sous-vêtements et les secrets d’État tellement opaques qu’on n’y comprend rien, on ne sait que choisir. Deux heures pour chanter la gloire d’une nation seule capable de réconcilier le monde, apprendre qu’un ancien des Marins ayant mal au dos peut se reconvertir Docteur en Histoire, voir Morgan Freeman faire une blague (plutôt drôle d’ailleurs). Non merci. Danger immédiat.