Portrait d'une ruralité ukrainienne en mutation

Alexandre Dovjenko était l’un des premiers maîtres du cinéma russe. Dans La terre, il dresse le portrait de la ruralité ukrainienne de 1929 en pleine mutation. Le cinéaste met en scène l’affrontement entre les paysans pauvres, favorables à la mécanisation des travaux agricoles qui accompagne le début de la collectivisation des terres, et les paysans riches et propriétaires de leurs terres qui y sont opposés.
Cette vaste fresque sur la paysannerie ukrainienne est, comme de nombreux films russes de l’époque, teintée de propagande pro-bolchévique. Son message – le partage de terres aujourd’hui assure les richesses de demain – est ainsi un peu appuyé à l’image du jeu des acteurs parfois porté jusqu’au lyrisme.
Cependant, le film jouit de qualités esthétiques indéniables et peu communes dans le cinéma muet. Les plans en extérieur font ainsi l’objet de cadrages soignés et atypiques. La mise en scène est précise et veille à montrer l’attachement viscéral des paysans à la terre titre. Le montage du film n’est pas en reste avec l’utilisation appropriée des fondus et autres transparences. La terre propose également une belle galerie de « gueules » figurant idéalement le contenu du film.

In_Cine_Veritas
6
Écrit par

Créée

le 18 avr. 2018

Critique lue 213 fois

In_Cine_Veritas

Écrit par

Critique lue 213 fois

D'autres avis sur La Terre

La Terre
Docteur_Jivago
8

Vive la collectivisation des terres !

C'est dans une Ukraine en pleine métamorphose que deux groupes de cultivateurs aux modes de pensée différents s'affrontent, et c'est autour du destin d'un jeune communiste que Dovjenko axe son...

le 11 avr. 2015

23 j'aime

11

La Terre
Sasory
7

Critique de La Terre par Sasory

Encore un très bon film muet, peut être pas le meilleur que j'ai vu, le sujet ne me plaisant pas et ne m'emportant pas plus que ça, mais en tout cas un excellent film muet, et russe. Les acteurs sont...

le 6 juil. 2011

7 j'aime

La Terre
Morrinson
8

Poésie de la réforme (agraire)

Comment souvent dans le cinéma de propagande soviétique, le premier choc provient de l'empreinte graphique incroyablement puissante laissée par la composition de ses cadres et sa dynamique de...

le 17 juin 2020

6 j'aime

3

Du même critique

Le Bleu du caftan
In_Cine_Veritas
4

Sous toutes les coutures

Le bleu du caftan relève d’un cinéma combinant à la fois poses et pauses. Reconnaissons à Maryam Touzani la qualité de sa composition cinématographique. Les cadres et la photographie du film sont de...

le 20 mars 2023

7 j'aime

1

Le Tourbillon de la vie
In_Cine_Veritas
8

Carré de destins

Après la réalisation de plusieurs courts-métrages dont L’accordeur en 2010, Olivier Treiner livre son premier long-métrage titré Le tourbillon de la vie. Il peut être dessiné un lien entre...

le 23 déc. 2022

7 j'aime

Piège pour Cendrillon
In_Cine_Veritas
7

Triple rôle pour Dany Carrel

Piège pour Cendrillon fait partie des films les plus rares parmi ceux réalisés par André Cayatte. Avec l’aide de Jean Anouilh, le cinéaste adapte sur grand écran le roman éponyme de Sébastien...

le 4 janv. 2020

5 j'aime