Premier long-métrage de Michael Dudok de Wit, auréolé d'un Oscar pour un court-métrage animé, La tortue rouge a été coproduit par le Studio Ghibli, et quelque part, ce chant à la nature ne pouvait pas rendre insensible les Japonais.
Après un naufrage, un homme se retrouve seul dans une grande île déserte, et chacune de ses tentatives pour s'enfuir se résume à un échec. Jusqu'à ce qu'un soir, il voit une tortue rouge s'avancer à lui..
La particularité du film est qu'il est sans aucun dialogue, ce qui pourrait rebuter un spectateur lambda, mais il se suit sans aucun problème, car il y a une ode à la nature, et à l'humanité qui est très touchante dans cet homme, qui ne sera pas seul, qui découvre avec nous cette contrée désertique, où il ne fait aucune culture, mais reste d'une grande simplicité, malgré les dangers que cette île peut receler.
J'ai d'ailleurs été surpris de voir la participation de Pascale Ferran au scénario, car il y a une présence de la nature comparable à celle de Lady Chatterley, mais où réside une grande douceur. Il faut tout de même dire que les dessins sont magnifiques, là aussi vraiment épurés, à l'image de cette nature qui n'a jamais été foulée par l'homme.
Il y a là dans ce récit presque fantastique une ode à la vie qui n'a pas du rendre insensible Isao Takahata, avec une magnifique conclusion où l'homme retourne à la terre. C'est une très belle découverte, justement récompensée, et on espère voir un autre film de Michael Dudok de Wit dans le futur.