La Tour Infernale sort à la fin de 1974, au milieu de la décennie prodigieuse consacrée aux films catastrophes, elle en marque à la fois l'apogée et l'annonce de sa fin inéluctable.


Deux studios associés pour un projet gigantesque, deux idoles au sommet pour porter le projet, les habituelles guest-stars en seconds rôles, et le tout dans le plus grand building du monde en proie aux flammes lors de sa fête d'inauguration.


L'ensemble est une jolie réussite du genre, bien filmée, bien photographiée, bien jouée, bien montée, rien à dire, c'est propre, la partition de John Williams ne gâche rien, c'est même plutôt palpitant et redoutablement efficace. Faut dire que moi, j'aime bien les films de survie et les films catastrophes de cette époque.


Ce qui est particulièrement agréable, c'est de pouvoir prendre son temps, le film dure 2H45, et aucune raison de s'ennuyer. Le même film avec les critères de montage d'aujourd'hui serait difficilement regardable.


Comme toujours pour ce genre de films, deux choses importent : un lieu clos avec une catastrophe en cours, et toute une tripotée de célébrités perdue au milieu de tout ça. Ici, un gratte-ciel en flamme au milieu de San Francisco; à l'intérieur : Paul Newman l'architecte, Faye Dunaway sa poule émancipée, William Holden le bâtisseur, Richard Chamberlain l'immonde pourriture, O.J. Simpsons l'employé, Robet Vaughn le sénateur et l'habituel couple de vieilles gloires : Fred Astaire et Jennifer Jones, mignons à souhaits...
A l'extérieur : Steve McQueen, le héros idéal, colonel des pompiers en charge de sauver le plus de monde possible, obligé de faire par lui-même à peu près 90% du travail, mais bon, un petit soupir et ça repart !
A noter que Steve McQueen est probablement le seul exemple dans l'histoire de l'humanité d'un type capable de dégager une classe intersidérale même lorsqu'il porte une chemisette.


Bon, sinon, comme prévu, j'en avais bien vu un gros bout gamin, ça m'étonnait aussi...


Avec un budget alors faramineux de 14 millions de dollars, le film en rapportera presque dix fois plus rien que sur le sol américain et fera beaucoup pour la fortune d'Irwin Allen, déjà producteur deux ans auparavant de la très lucrative Aventure du Poséidon.
Quelques années plus tard, le même Allen détruira presque à lui tout seul le genre qui l'a rendu célèbre en produisant successivement de 1978 à1980, L'Inévitable catastrophe, Le Dernier Secret du Poséidon et Le Jour de la fin du monde (qui réunissait pourtant de nouveau Paul Newman et William Holden), autant de projets pharaoniques qui se révélèrent des échecs artistiques et publics cinglants.


Heureusement, pour la Tour infernale, il restait au bougre un poil de métier et le grand spectacle proposé réjouira les amateurs d'un genre qui n'a pas toujours déshonoré la pellicule sur laquelle il s'imprimait.

Créée

le 27 nov. 2011

Critique lue 3.6K fois

62 j'aime

38 commentaires

Torpenn

Écrit par

Critique lue 3.6K fois

62
38

D'autres avis sur La Tour infernale

La Tour infernale
B_Jérémy
9

Bêtise humaine !

Pfff, les architectes... Hum, c'est toujours notre faute. Vous savez tous qu'il nous est très difficile de combattre un feu au-dessus d'un septième niveau, mais vous avez la rage de bâtir...

le 27 août 2020

45 j'aime

23

La Tour infernale
doc_ki
10

Un casting chaud bouillant !

Irwin Allen fut un grand producteur de film catastrophe et après l'aventure du Poséidon décide de remettre le couvert avec le film qui deviendra une référence dans le genre si ce n'est la...

le 23 janv. 2020

33 j'aime

18

La Tour infernale
Ugly
9

Des stars, des flammes et de l'action

On peut en effet résumer cette superproduction par cette devise tant elle en donne pour son argent. Il est assez rare surtout à cette époque que 2 majors acceptent de s'associer (Warner & 20th...

Par

le 30 juin 2016

28 j'aime

13

Du même critique

Into the Wild
Torpenn
5

Itinéraire d'un enfant gâté

A 22 ans, notre héros, qui a feuilleté deux lignes de Thoreau et trois pages de Jack London, abandonne sans un mot sa famille après son diplôme et va vivre deux années d'errance avant de crever comme...

le 17 nov. 2012

468 j'aime

181

Django Unchained
Torpenn
4

Esclavage de cerveau

Aussi improbable que cela puisse apparaître à mes lecteurs les plus obtus, j’aime bien Tarantino, je trouve qu’il arrive très bien à mettre en scène ses histoires, qu’il épice agréablement ces...

le 22 janv. 2013

393 j'aime

174

Le Parrain
Torpenn
10

Le festival de Caan...

Tout a déjà été dit sur ce film, un des plus grands jamais réalisé. Tout le monde a vanté, un jour son casting impeccable : un Brando ressuscité, un Pacino naissant, bien loin de ses tics...

le 6 janv. 2011

362 j'aime

131