"La Tour Sombre" : le blockbuster raté de l'été

Basé sur une série de livres écrits par Stephen King, l’adaptation de « La Tour Sombre » arrive sur nos écrans après beaucoup de retard, des annulations, des changements de projets, des rumeurs de conflits entre le réalisateur et les producteurs, bref, après pas mal de bruits et beaucoup d’attentes et de craintes de la part des fans de Stephen King.


Le film s’annonçait plutôt prometteur, notamment avec son casting, le film se payant deux têtes d’affiches plutôt classe, Idris Elba et Matthew McConaughey, deux acteurs qui font partie des plus prestigieux à Hollywood, Elba en héros qui joue avec des pistolets et McGonaughey en homme en noir méchant et charismatique, c’est du moins ce que pouvait promettre l’affrontement dans les BA et sur les affiches de la promo du film. Quand est-il de ce blockbuster de SF de l’été plutôt attendu ?


Eh bien c’est un beau gâchis, malheureusement, car il y avait matière à faire un blockbuster tout a fait honorable, si le film ne faisait pas que 1h35 et n’expédiez pas la plupart du développement de ces personnages dans sa première heure.


La première partie commençait plutôt de manière correcte, avec un jeune héros, incompris par sa mère et son beau-père sur les visions qu’il a d’un monde parallèle, le développement de la tour sombre promettant quelque chose de plutôt intéressant, où l’on pourrait voir une métaphore des ténèbres de l’enfance et surtout une vision intéressante réunissant les œuvres de Stephen King dans un univers connecté.


En effet, plusieurs caméos en référence aux ouvrages de celui que l’on nomme « le maître de l’horreur »


(le cadre dans le bureau du psy avec la photo de l’Overlook Hotel du film culte de Kubrick « Shining » (1980), le nom de « Pennywise », le clown plus connu sous le nom de « Ça », sans aucun doute le personnage le plus culte de l’auteur que l’on retrouvera le mois prochain dans le film de Andrés Muschietti (« Mama »), inscrit sur l’entrée d’un cirque abandonné dans l’univers parallèle, l’enfant dont le pouvoir porte le nom de « Shining » comme Danny dans le roman du même nom, etc.)


laissent espérer que le film s’aventure dans une tentative de connecter les univers des différentes œuvres de King. Mais non, il ne s’agit ici que d’un simple effet de style pour exciter tous les fans de l’écrivain, ses petits caméos n’ayant aucun impact sur le scénario.


Après une première heure où les personnages sont introduits dans le strict minimum nécessaire, les évènements se déroulent tels que le cahier des charges du blockbuster habituel l’exige, pour arriver vers le climax, l’affrontement entre le pistolero (Idris Elba) et l’homme en noir (Matthew McConaughey) auquel le film nous prépare pendant 1h20, pour un combat expédié en 10 min avec des petites pirouettes numériques, donnant l’impression que le réalisateur aux commandes n’en a plus rien à faire de son film, bâclant le tout afin de quitter vite le navire.


Pression des producteurs sur le réalisateur ? Tournage catastrophique ? Des acteurs qui semblent presser d’empocher leurs chèques pour filer en douce (Matthew McConaughey en méchant habillé en noir nous fait l’honneur de varier entre deux expressions de visages avec des haussements de sourcils parmi la capacité de son jeu d’acteur qui lui a valu l'oscar du meilleur acteur, rien que ça). Avec une première heure pas si mauvaise (si on s’en tient à un divertissement bas de gamme) et une dernière demi-heure bâclée dans son dénouement, laissant envisager l’éventualité d’une suite, « La Tour Sombre » est un ratage.

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le 15 août 2017

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