La Tour sombre est une énième adaptation de Stephen King médiocre ou qui divisera son public, victime de ce que j'appelerai un problème d'identité, et je parle bien de l'identité de l’œuvre elle-même et non pas celle du réalisateur danois, Nikolaj Arcel.
Pour ma part, je n'ai pas lu les livres. En le visionnant, mes propres références m'ont permis de le classer parmi ces petites et moyennes productions fantaisie-action-gothique que sont par exemple Hell Driver ou encore Van Helsing. J'appuierai d'ailleurs davantage mon analogie avec Hell Driver, où le personnage de Nicolas Cage serait l'analogue de celui joué par Idris Elba, et le personnage de William Fitchner, l'équivalent de celui interprété par Matthew McConaughey.
Le héros vengeur à mis-chemin avec l'anti-héros et le super démon charismatique, intelligent tuant et semant la terreur avec la plus grande délicatesse; des personnages franchement bien foutus, assurant agréablement le divertissement. Surtout quand ces derniers sont joués par d'aussi bons acteurs que le sont Idris Elba et Mattew McConaughey.
Pourtant le film se fourvoie dans ce qu'il veut représenter à l'écran et semble constamment hésiter sur la manière de représenter la violence, les scènes d'action et de fantaisie. D'ailleurs, le design de l'autre monde, dans lequel se trouve la fameuse tour, représente un univers complètement vide et dénué de sens (sauf, faute de compréhension de ma part, n'ayant pas lu les livres). Dans ce cas-là, l’œuvre cinématographique ne se suffit pas à elle-même. On suit plusieurs personnages, un jeune garçon s'attendant peut-être à visiter un Poudlard, Narnia ou un Terabithia, puis Roland, un personnage sombre et désespéré tout droit sorti d'un film d'action ou de western et Walter, lui tout droit sorti d'un Van Helsing.
Sur le papier, le film devait être intéressant mais là, le réalisateur Nikolaj Arcel peine à lui trouver une identité, les différences d'âge des personnages principaux et la combinaison de plusieurs genres (Western, Fantaisie/Démons, Aventure) étant les principales difficultés. Les acteurs se retrouvent piégés à leur tour dans ce problème d'identité; les scènes dramatiques et pseudo-comiques ne sont d'ailleurs pas du tout fonctionnelles, les acteurs ne semblent pas trop savoir sur quel pied danser. Le film n'est pourtant pas un ovni, il ne tire même pas profit de cette particularité à l'histoire originale de combiner plusieurs genres.
Forcément, qui dit problème d'identité, dit problème de ciblage du public. Mais à qui ce film s'adresse t-il? C'est surement en partie pour cela que La tour sombre s'est fait assez discret et qu'il se fera vite oublier, pour ma part en tout cas. Film tout juste moyen sauvé en grande partie par ses acteurs principaux.