Ayant récemment lu l'intégrale de la saga littéraire de King éponyme, j'ai voulu me pencher sur le film La Tour Sombre de 2017 pour en comprendre son échec.
Quelle était donc cette idée saugrenue d'adapter un ensemble de 7 livres d'intenses péripéties, de personnages aux caractères longuement approfondis et d'explications narratives multiples et complexes en un unique film d'une heure trente ?
En un temps si raccourci, le film n'a pas le loisir de développer quoi que ce soit. Exit les compagnons de Roland, prépondérants dans l'œuvre d'origine. Exit les explications sur l'entre-deux-mondes, sur les motivations des antagonistes, plus généralement sur le pourquoi du comment. On sent la présence d'un univers énorme derrière ce qui nous est raconté, mais impossible d'y pénétrer en un délai si court. De temps en temps, le scénario du film balance quelques références au livre comme s'il voulait racoler le fan désireux de retrouver l'ambiance de ses lectures. Mc Conaughey cabotine au possible et donne l'impression qu'il ne prend lui-même pas au sérieux cette farce hollywoodienne. Idris Elba est tout juste passable et aurait certainement pu s'épanouir sur un véritable projet d'adaptation bien ficelé. Les scènes d'action fadasses, vaguement inspirées par Matrix, sont aussi oubliables que le reste.
Le pire dans l'histoire est peut-être que Stephen King lui-même a jugé que cette adaptation était convenable pour le format dans lequel elle s'opérait. Mais quel était l'intérêt d'une telle adaptation s'il s'agissait de souiller à ce point le nom de son œuvre originale ? Evidemment qu'une adaptation ne doit pas respecter scrupuleusement chaque trait narratif du scénario de base, mais on dirait qu'ici les livres ont carrément été piétinés par le scénariste pour n'en extraire que quelques "moments" qui n'ont plus rien d'intéressant, faute de liant.
L'une des pires adaptations de King, et l'une des pires adaptations tout court qui m'a été donné de voir. J'ai l'espoir qu'un jour, la Tour Sombre connaîtra une véritable résurrection au travers d'une saga filmique ou d'une série, deux manières bien plus adaptées selon moi de recréer cet univers et son immense histoire en respectant un minimum le matériau originel.