Paresseux et anecdotique

Dix ans que le projet est dans les tuyaux, et aujourd’hui, il semble enfin être sur le droit chemin puisque La Tour Sombre débarque finalement sur nos écrans. L’œuvre dite inadaptable de Stephen King s’offre une première adaptation sous la caméra de Nikolaj Arcel, le scénariste de Millénium. Avec une production aussi chaotique où plusieurs réalisateurs se sont succédés, l’ambition liée au projet semblait être trop grande car il s’annonçait perdu d’avance. Avec ses 90 minutes au compteur, qu’en est-il vraiment ?

C’est le flou total. Je ne saurais dire si le film est réussi ou pas. C’est vraiment embêtant d’être aussi indécis concernant un film mais le fait est qu’il ne m’a pas autant emballé que je ne l’aurais pensé mais pas au point de me décevoir. Je navigue un peu entre deux opinions. En soi, La Tour Sombre est un film qui se regarde sans problèmes dont l’univers et les enjeux sont déjà établis. Deux phrases introduisent l’histoire et elle démarre aussitôt. Les évènements s’enchainent à grande vitesse, les scènes d’actions également sans vraiment nous laisser le temps de nous attacher aux personnages ou de réaliser ce qu’il se passe. On sait très bien qui ils sont et ce qu’ils représentent pour l’intrigue mais pour ma part, je n’ai pas eu peur pour l’un d’entre eux à aucun moment. Là je vous parle en tant que spectateur novice de la saga puisque je n’ai jamais lu les livres de King.

De la manière dont je le perçois, le film est une introduction pour une franchise fantastique en devenir car tout le potentiel est là et est suffisamment riche pour offrir au public des histoires fascinantes. Il ne s’agit pas d’un film young-adult comme les sagas fantastiques pour adolescents car le film ne nous ménage pas. Et c’est l’un des points forts de son histoire. On nous emmène dans des recoins plutôt sombre et brutal pour renforcer les enjeux narratifs. A certains moments, je me suis demander s’ils allaient oser passer à l’acte et ce fut le cas. Ce qui est compliqué avec La Tour Sombre, c’est le manque d’attaches. Le film se déroule sous nos yeux mais peu d’éléments sont mis en avant pour que le spectateur puisse réellement adhérer à l’histoire et ce qu’elle veut nous raconter. Par conséquent, non seulement on passe à coté, mais le fil nous échappe. Lorsque le film s’est terminé, d’une part j’étais mitigé, mais d’un autre côté, je n’ai pas forcément envie d’en voir plus.

Je pense qu’avec autant de rebondissements lors du développement, j’attendais plus que ce qui a été réalisé. La faute à un scénario qui parle peut-être plus aux lecteurs de King que pour un public ignorant comme je l’étais face au film. Par contre, j’admets que le duo Idris Elba / Matthew McConaughey fonctionne à la perfection. Les deux acteurs sont au top et sont parfaitement légitime pour incarner les deux adversaires. Au bout du compte, La Tour Sombre reste un film sympathique à regarder mais qui ne marquera pas les esprits, le genre de film qu’on oublie rapidement après l’avoir vu, malheureusement.