Lors d'un atelier, un professeur propose à ses lycéens de leur expliquer par la pratique le fonctionnement d'un régime autocratique, c'est-à-dire dirigé par une seule personne aux pleins pouvoirs et dans lequel il se donne le rôle. Ce mouvement crée au départ comme un jeu de rôle, nommé La vague, va prendre des proportions terrifiantes.
Inspiré d'une histoire vraie s'étant déroulée en Californie dans les années 196à, La vague est un film qui m'a mis une bonne gifle, car sous couvert de la fiction, il explique comment un régime pourrait se créer à partir de pas grand-chose. D'une idée toute simple d'un prof déjà apprécié par ses élèves, et va tout emporter. C'est aussi dû aux acteurs que je trouve tous impressionnants, notamment le prof joué par Jürgen Vogel qui a de faux airs de James MacAvoy. Un des élèves est joué par un certain Max Riemelt, qui s'illustrera dans la série Sense 8 et le futur Matrix Ressurections ; il est celui qui est comme lobotomisé au grand dam de sa copine, la seule qui refuse de participer à ce mouvement, dont les deux signes sont le mouvement de ralliement qui est d'imiter une vague avec la main droite et la chemise blanche.
Comme souvent dans les films allemands, il est également beaucoup question du passé, de cet avant que les jeunes ne veulent plus parler, aussi bien les guerres que le mur de Berlin, et certains y voient dans ce jeu, qui va prendre réalité, un moyen pour l'Allemagne de se venger. Alors bien sûr on pense au nazisme, d'autant plus qu'il fut plus ou moins relié à de l'autocratie, mais c'est aussi le but de cette expérience de provoquer à petite échelle, mais meurtrière, les folies d'un tel pouvoir.
De Dennis Gansel, je n'avais vu que la commande Mechanic Ressurection, où il s'est clairement fait broyer par Hollywood (comme beaucoup de cinéastes allemands contemporains), mais là, il a signé un premier film très fort, qui doit alerter même.