Une vallée de larmes
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Se situant durant la guerre de trente ans, au XVIIe siècle, La vallée perdue est un film complètement méconnu, et qui a eu pourtant une influence non négligeable (et avouée) sur le cinéma de John Mc Tiernan, en particulier le 13eme guerrier.
Ça raconte comment un homme, Vogel, fuit l'Allemagne en guerre, pour arriver dans les Alples et dans ce qu'on appelle la vallée perdue ; un endroit où cette guerre de religion n'existe pas, et où la paix règne. Qui va être troublée par les poursuivants de Vogel, qui vont semer le trouble.
Une fois saisi le contexte de cette guerre de trente ans dans une introduction animée étonnante, le film nous embarque dans un autre univers, quelque chose de pur, dont les mercenaires sont montrés comme des pestiférés. Ceux-ci sont emmenés par un immense Michael Caine, qui n'a pas d'autre nom que Captain, et dont une relation assez étrange va se construire avec Vogel, incarné par un Omar Sharif très touchant, bien qu'il ne soit pas épargné par un épais maquillage pour blanchir sa peau. De par son ton professoral, c'est un peu le prolongement de ce qu'il avait fait dans Lawrence d'Arabie.
L'équilibre du village repose sur l'entente entre Vogel et Captain, puis sur la rencontre avec une jeune femme nommée Inge. Mais le film est une excellente métaphore, et très sombre, sur l'âme humaine ,qui semble pourrir ce qu'elle touche, et convoite. Au niveau des décors, c'est somptueux, car le décor situé en Autriche représente une forme de paradis, qui va être mis à mal durant les deux heures de projection, pour un final nihiliste, et qui représente les années 1970 dans ce qu'elles avaient de pessimistes.
C'est un film qui m'a complètement captivé, avec des acteurs exceptionnels, et une musique fantastique de John Barry (Basil Poledouris s'en rappelerra pour La chair et le sang), qui élève d'autant plus l'histoire, mais il y a un bémol, dû en partie au destin de La vallée perdue ; sa qualité technique.
Immense four commercial lors de sa sortie, le film n'a jamais eu une image à la hauteur, ni un dvd correct (j'ai vu le film via un dvd américain au format respecté Cinemascope, mais en 4/3 - bonjour l'image écrasée). Ce qui donne une image voilée, et un son parfois inintelligible. Je parle rarement des conditions de visionnage du film, mais quand elles impactent un film qui a l'air magnifique, il faut le hurler.
Ce qui explique que le film est désormais invisible, alors que c'est l'un des rôles préférés de Michael Caine. Mais le bide terrible du film, qui a coulé la carrière du réalisateur James Clavell, ne dois pas faire oublier à quel point c'est formidable et d'une grande intelligence sur les rapports humains.
Créée
le 20 juin 2017
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