Remake très fidèle du "classique" gore de Wes Craven, "the Hills Have Eyes" prouve surtout l'absence totale d'une vision politique et/ou morale chez le vieux briscard de l'horreur : on rêve souvent devant l'accumulation d'horreurs qui sature l'écran de ce qu'un Romero aurait fait de ce beau sujet. Pire, il n'est pas impossible d'avoir une lecture totalement réactionnaire de ce récit qui semble in fine justifier le retour à la barbarie pour lutter contre les agressions des monstres créés par la politique américaine : on nous dit clairement que le temps de la culpabilité est passé, et que même les gentils démocrates abandonneront leur pacifisme pour tuer, un point de vue qui lui-même aurait permis au film de s'ouvrir sur des abimes de folie qu'il se refuse, préférant rester frileusement à jouer dans les codes du "shocker". Si l'on excepte une introduction désastreuse, et une surenchère d'effets-choc bien inutile, la mise en scène du Frenchie Alexandre Aja n'a par contre rien de honteuse. [Critique écrite en 2006]