hier soir avec monsieur, on s'ennuyait un peu. Un programme TV toujours aussi bof et un livre pas terrible plus tard, nous venions de lancer La nuit a dévoré le monde. Sauf que voilà, les zombies ce n'est plus du tout ma came. Bestiole (trop) tendance depuis quelques années, j'estimais que le tour en avait été fait et que ce film n'en apporterait sûrement rien. C'est un peu comme le Vampire et le Loup-Garou, à un moment, il faut dire stop où c'est l'overdose qui guette.


La nuit a dévoré le monde présente Sam, un jeune trentenaire de passage à la soirée de son ex-copine afin de récupérer un carton de cassette audio. Le malin s'endort dans un bureau et quelques heures plus tard, c'est le drame. A son réveil, Sam découvre un appartement dévasté et un Paris rempli de mort. S'installe alors la survie, entre solitude et folie latente.


Le film de Dominique Rocher utilise le mythe du zombie comme d'un prétexte afin de raconter l'histoire de Sam et de cette immense solitude qui s'installe. Nous sommes très loin des classiques films de zombies fait de sang et de mort trash, mais plus dans quelque chose de psychologique à l'image travaillée. Le rythme est lent et installe un cadre intimiste qui permet de prendre toute la mesure de la folie de Sam qui très vite, parle aux morts, entend des voix et entre parfois dans une vraie psychose.


C'est un film que j'ai beaucoup aimé, mais qui finit de façon assez abrupte. C'est peut-être le seul point noir à soulever, mais qui avait-il de plus à dire ? Je n'ai pas lu le livre dont est adapté le film et qui fut écrit par Martin Page. Peut-être apporte-t-il plus de réponse.


Conclusion, un film qui change des sempiternelles zombies dévoreur de chair qui a le mérite d'être français. Preuve est que le pays peut faire autre chose que ses comédies insipides et ose même le film de genre. L'acteur principal réalise une prouesse où chaque émotion passe dans le regard (le film possède peu de dialogue.) et le geste. Un film à voir en mettant de côté ses attentes d'actions et en se laissant porté par ce qu'il propose : un film psychologique sur la fin du monde avant un film de zombie.


https://museaurania.wordpress.com/2018/10/24/la-nuit-a-devore-le-monde-dominique-rocher-2018/

Musea_uranie
7
Écrit par

Créée

le 24 oct. 2018

Critique lue 134 fois

Musea_uranie

Écrit par

Critique lue 134 fois

D'autres avis sur La nuit a dévoré le monde

La nuit a dévoré le monde
mymp
8

Fluctuat dead mergitur

Les films de morts-vivants en France sont à peu près aussi rares que les comédies dans le cinéma hongrois ou roumain : à quelques exceptions près (et pas franchement des plus réussies) tels que La...

Par

le 9 mars 2018

36 j'aime

3

La nuit a dévoré le monde
Moizi
5

Belle affiche, beau titre, film très moyen.

Je suis assez déçu de cette tentative de film de zombies intimiste. Bon je note que le film tient son concept de nous faire passer 1h30 avec un héros seul dans un appartement parisien, c'est déjà ça...

le 26 août 2020

20 j'aime

La nuit a dévoré le monde
Theloma
8

Survivance mode d'emploi

Alors bien sûr, si vous avez pris votre ticket de cinéma dans l'idée 1) de vous faire peur avec des zombies 2) de découper au sabre des zombies 3) de jouer à attrape-moi si tu peux avec les zombies...

le 13 mars 2018

18 j'aime

18

Du même critique

Le Nom du vent
Musea_uranie
5

Critique de Le Nom du vent par Musea_uranie

Edité initialement chez Penguin Group DAW en 2007, Bragelonne s'empare du roman après avoir été récompensé dans son pays d'origine. Sortie en 2009 dans nos contrées et premier roman d'une trilogie,...

le 14 déc. 2018

3 j'aime

Moi, Peter Pan
Musea_uranie
8

Critique de Moi, Peter Pan par Musea_uranie

De la fantasy française, ça ne se refuse pas. Jamais. Édité une première fois chez les éditions Mü (j’y vois toujours Les Cités d’or d’ailleurs….) en 2017, le roman avait déjà connu son petit succès...

le 24 mars 2019

2 j'aime

Sótt
Musea_uranie
7

Critique de Sótt par Musea_uranie

Ragnar Jónasson est devenu aux fils des années la coqueluche des fans de polar. Jeune auteur de 42 ans avec déjà plusieurs romans à son actif en Islande, les éditions de la Martinière nous propose de...

le 10 déc. 2018

2 j'aime