C'est catastrophique.
Alors déjà en préambule, il faut savoir que le CNC ne finance jamais, mais alors jamais, de film de genre. C'est une sorte de règle éthique. Du coup en France c'est le cinéma indépendant qui s'y colle et souvent avec succès. Mais dix ans après le début de la mode zombie, et alors que le thème commence a être épuisé, le grand "studio" tricolore s'y met enfin... Mais en en faisant quand même un film d'auteur, faut pas déconner.

Voilà pour la forme, partons maintenant toucher le fond.
1) Caractérisation des personnages: Sam traverse une soirée étudiante peu crédible pleine de figurants pas impliqués, il parle à personne donc PROUT! Sam est un asocial.
Et... Bah c'est tout. Voilà notre héros caricaturé... Heu non pardon, caractérisé.
Bon allez je vais être sympa, il vient chercher un carton plein de K7 vintage, on va dire que Sam est un nostalgique. Ah et puis il se met a saigner du nez, Sam est... Je sais pas, sensible? En tout cas c'est brouillon, pas clair, décousu, et ce n'est que l'intro du film.

2) Symbolisme
Alors quand le réalisateur ne sait pas présenter son héros, ce qui est un peu le niveau CP de la mise en scène, et qu'il lui prend l'idée saugrenue de faire un film remplit de symbolisme, ce qui est un peu le baccalauréat de la mise en scène, on sent tout de suite que Jean-joël a encore voulu péter plus haut que son cul.
Parce que l'idée n'est pas mauvaise: un asocial se retrouve seul. L'autre est un danger. A partir de la, chaque séquence de lutte contre un zombie devrait être pleine de symbolique, non? PROUT! Bah peut-être, mais démerdez vous.

""''
5 minutes apres son réveil, Sam tombe sur son ex zombifié dans le couloir. PROUT! Il lui claque la porte au nez, se colle contre la porte, et joue mal le mec qui a eu peur. Fin de séquence. Symboliquement il vient d'enterrer une relation amoureuse, tout ça tout ça, mais apparemment le réal s'en bat les noisettes. Un peu plus tard, il tombe sur tout une famille zombifié : papa, maman, et un seul enfant. Sam s'en sort tout juste, trace une croix sur la porte derrière laquelle les monstres sont enfermés. Symbolique de la famille? Sans doute mais PROUT! Démerdez vous avec ça, on est français nous, on va pas non plus se mettre à bosser nan?
"""

Et tout le reste est dans la même veine. C'est un film d'auteur fainéant, qui censure l'émotion, pour ne retenir que le néant. La photo est bien entendu laide et grise, les cadrages dignes d'un court métrage d'adolescents, l'acteur n'a aucun charisme... Ah! j'oubliais, au casting ils ont quand même Denis Lavant... qui joue un zombie coincé dans une cage d'ascenseur. Incroyable !!

Bref, le mort-vivant c'est encore et toujours le cinéma français.

Ellmur
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le 22 sept. 2018

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Ellmur

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