La Crise

Un pitch pareil, ça fait rêver, mais vu que ce film n'est pas très connu, j'ai vraiment eu peur que ce ne soit une série B mal ficelée facilement oubliable.

Et bien quelle bonne surprise. Le scénario est assez bien écrit. J'aime surtout le travail des personnages, travaillés avec un jusqu'au-boutisme effrayant ; des personnages simples, en somme, comme quoi il ne faut pas essayer de rendre les personnages complexes pour les rendre intéressants, le tout étant de jouer avec ce qui les caractérise (et forcément, au moins il y a de traits de caractère, au plus on a le temps de les développer). Le scénario présente une petite chute de rythme sur la fin, même si ça reste logique et cohérent. Le fait est, on ne s'attend pas à ce que ce soit aussi radical.

La mise en scène est bien typique des années 70, avec un grain sale comme j'aime. On retrouve les petits coups de zoom de l'époque, mais sans abus ; le reste du découpage est assez simple, mais réfléchi avec des mouvements le plus souvent utiles à l'intrigue. La photographie est correcte, pas de maniérisme. La musique colle assez bien à l'image. Enfin, les acteurs sont très bons (le trio principal fonctionne très bien) ; et n'oublions pas la plastique de rêve de Corinne Cléry qui n'hésite pas à tomber la chemise pour l'amour de l'art (ou l'amour tout court).

J'aime bien aussi la manière d'utiliser la femme dans ce film : elle se présente souvent nue, comme un simple objet, tandis que les hommes jouent constamment à celui-qui a la plus grosse. L'irruption du couple gay est d'ailleurs assez étonnante. Je ne sais pas si l'on peut construire un message au travers de tout cela, mais ça m'a paru cohérent.

Bref, "Autostop rosso sangue" est une très bonne surprise.