Un ange a gagné ses ailes...
Que dire à propos de ce film qui n'a pas déjà été dit ? Véritable ode à la joie et à la gentillesse, la générosité présente en chacun de nous, « La vie est belle » nous montre la vie d'un jeune homme qui va se sacrifier sans cesse pour le bien-être de ses proches. Et de quelle façon ! Sans jamais être extraordinaire ni novatrice, la mise en scène de Franck Capra reste cependant parfaitement adaptée au récit conté. A partir de là, tout n'est qu'impressions et ressentis vis-à-vis d'une œuvre majeure du cinéma.
Tout d'abord, l'histoire. Le scénario classique au possible nous entraine dans une petite bourgade des Etats-Unis où George Bailey va se suicider. Les raisons sont alors inconnues mais on apprend bien vite qu'il s'agit d'une bonne âme puisque les étoiles qui veillent sur lui commande à un ange d'empêcher que le malheureux ne mette fin à ses jours. Pour lui faire comprendre ce que ressent George, les étoiles décident de remonter le temps jusqu'à la plus tendre enfance du héros. Dès lors, on découvre que George est prêt à sacrifier sa personne pour aider son prochain en le voyant sauver son petit frère de la noyade et y laisser une oreille.
Tout porte à croire qu'on est en face d'un scénario de téléfilm de l'après-midi sur M6. Pourtant, la magie opère et on se laisse entraîner dans cette histoire de conte de fées, où les personnages sont soit très gentils soit très méchants et on veut croire à la réalité du personnage de George, tant il est bon, tant on espère que sa gentillesse existe vraiment. D'autant plus qu'on à affaire à un James Stewart jeune et toujours aussi convaincant, plus talentueux que jamais.
Le film vieillit mais il vieillit bien, on m'a d'ailleurs dit que c'était le film de Noël par excellence aux Etats-Unis. Et bien je trouve que c'est le film de Noël par excellence tout court. La neige en coton (pour reprendre l'idée de l'un de mes éclaireurs @Hypérion) qui tombe sur les frêles épaules de George, à bout de force, sa femme et sa famille, son sourire, son entourage et même le méchant de l'histoire joué par Lionel Barrymore ne font qu'ajouter leur touche personnelle à cette histoire devenu culte maintenant et qui continue de traverser les âges.
Le fond de crise monétaire et financière américaine est parfaitement dépeint et on peut voir les conséquences des actes de banquiers peu scrupuleux quand d'autres restent proches de leurs clients. Malheureusement, de nos jours, de petites banques du genre n'existent plus et l'épargne étant ce qu'elle est, on est loin de voir notre argent utilisé pour construire, développer mais plutôt pour spéculer. Franck Capra dénonce de bout en bout ce fait réel déjà à l'époque sans jamais faire de propagande, tout en finesse et en réussissant à apporter de l'eau à son moulin dans son histoire sur les déboires d'un homme simplement bon.
Le film est donc, une ode à la joie mais il n'empêche qu'on ne peut retenir son chagrin devant certaines scènes et les évènements qui arrivent à notre héros, on se demande comment il fait pour supporter tout cela, endurer toutes ces peines. On vit ce qu'il vit, on est transporté dans son monde et si un film réussit le tour de force de nous imprégner autant de l'histoire qu'il raconte, alors on peut crier, sans se tromper, au chef d'œuvre. Pas de déception, pas de « ça aurait pu être mieux », juste un grand bravo !
En conclusion on se dit qu'on pourrait retirer un point pour le côté Dieu tout puissant que les américains adorent et qui est légèrement agaçant. Tout n'est que prière, que destinée et on se demande pourquoi les anges ne se sont pas occupés de George avant, tant, de son vivant, il mérite déjà ses ailes. Seulement, malgré ce petit défaut, on n'arrive pas à ne pas s'émerveiller de ce que la caméra de Franck Capra nous propose. Alors, on laisse la note à 10, on attend l'an prochain pour le revoir ou bien le prochain coup dur, pour se dire que tout va bien, finalement, que tout n'est pas perdu parce que, oui, la vie est belle.