Passionné de bagnoles depuis toujours, par ailleurs à l'affiche d'À plein gaz l'année précédente, Ron Howard se lance dans la réalisation de son premier long-métrage en 1977 après s'être fait la main sur quelques courts. Produit par Roger Corman et coscénarisé avec papa Rance, le jeune acteur de 23 ans nous entraîne dans une folle course-poursuite bourrée d'humour simpliste et de cascades par vingtaines à travers une virée américaine exaltante au possible.


Il campe donc Sam Freeman qui, dès les premières minutes, s'envole avec sa dulcinée Paula Powers vers Las Vegas où ils vont se marier contre le refus du père de cette dernière. En quelques instants seulement, Howard nous garantie un spectacle quasiment sans temps mort où, échappés à bord de la Rolls Royce du padre Powers, tout le monde va se lancer à leur poursuite. Tout. Le. Monde. Le riche fiancé promis à Paula qui a propose 25,000$ à la radio à quiconque arrêtera le couple en fuite, sa fortunée de mère, le flic qui poursuit celle-ci, deux garagistes qui veulent toucher la récompense, une équipe de TV qui suit les évènements de très près, un prêtre pas très catholique...


Le scénario ne vole donc pas bien haut, les gags non plus, mais force est d'admettre qu'on ne s'ennuie jamais à travers cette course-poursuite géante aux allures de "Fous du Volant" décomplexée et généreuse. Le jeune Howard a déjà des idées variées quant à la mise en scène qu'il veut proposer : il place sa caméra de partout (sur la portière, sur le capot, sur le toit...), additionne les ralentis limpides, enchaîne les cascades les plus dingues, le tout avec un budget assez restreint et des acteurs faisant plus figures de dépannage (il y incorpore même son frère Clint et forcément son père Rance, avec qui il avait déjà partagé l'affiche sur Le Pays Sauvage et À plein gaz ainsi que Garry Marshall et Marion Ross, ses partenaires de "Happy Days").


Sous fond de libération sexuelle débridée, émancipation dorée et critique gentiment acerbe des médias, de la religion et de l'autorité sous toutes ses formes, Lâchez les bolides vaut surtout pour son rythme effréné, ses personnages hauts en couleurs et sa tôle constamment froissée où une dizaine de voitures en tout genre sont autant défoncées que dans un film de Michael Bay. Un premier film étonnamment plus jouissif et maîtrisé que bon nombre de ses métrages qui suivront au cours des décennies.

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le 9 déc. 2020

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