Au raz des pâquerettes...

Il est pas mal fait ce petit film, il est même sympathique et tout propret sur lui, mais c'est sans doute là que le bât blesse : avait-on vraiment besoin de le faire, celui-là? Ou était-il besoin de le distribuer en cinéma alors qu'une tranche horaire télé aurait largement suffi? Vous m'aurez compris, "Lady Bird" n'est pas repoussant , loin de là, il est juste dramatiquement anecdotique.

Saoirse Riordan incarne avec un enthousiasme certain un rôle bien convenu de jeune fille taraudée par son adolescence, sa confrontation avec des amies plus nanties qu'elle, et la difficulté de trouver un lien avec une mère qui lui donne une portion congrue d'affection et de soutien moral. (à son corps défendant, sans doute). Bref on assiste à un énième portrait d'adolescence, ce qui est bien sûr un chouette sujet, mais qui exige aujourd'hui une originalité débridée pour ne pas reprendre tous les poncifs (oh, cette scie sur le curé qui fait des comédies musicales...). Or Lady Bird n'a clairement pas les ailes pour cela et bourdonne tristement...

Je me suis donc ennuyé ferme en subissant un scénario qui oublie de nous proposer des scènes nouvelles, des angles inédits, ou la moindre surprise. Ca ronronne sur des rails, les conversations sont standards, les rencontres anesthésiantes, la photographie sans relief. Oui, le copain est gay, oui, la copine est riche, oui la mère est un puits d'amour sous son silence souffreteux, oui la rebelle est tourmentée ( heureusement l'Eglise veille, dieu merci... hum...) etc.... Mais rien ne décolle. Le final, qui nous amènerait presque vers d'autres horizons arrive trop tard et trop court.

Un succès étrange aux Golden Globes pour une production qui manque bigrement d'énergie... .