Lamu : Un rêve sans fin
7.3
Lamu : Un rêve sans fin

Long-métrage d'animation de Mamoru Oshii (1984)

L'un des tout premiers films de Mamoru Oshii que ce Lamu Beautiful dreamer. En réalité, cet opus est une suite d'un manga que le cinéaste nippon avait déjà réalisé une année plus tôt. Mais comme pour d'autres oeuvres, le premier ne doit pas obligatoirement être vu pour comprendre le second.
Mais qui est Lamu? Il s'agit en fait d'une héroïne d'un manga créé par Rumiko Takahashi, connu pour son Ranma 1/2 notamment. Lamu est une fille venue d'une autre planète et qui possède des pouvoirs dont celui de voler par exemple.
Si Oshii restait très fidèle dans le premier film à la série, le second s'en détache nettement plus et on y retrouve déjà toutes les composantes qui font le style d'Oshii et que l'on retrouvera plus tard dans Ghost in the Shell ou encore dans Avalon. D'ailleurs, Takahashi n'avait pas trop apprécié cette suite, qu'il trouvait trop éloignée de l'original.
En effet, la série est à la base assez drôle, avec un univers mêlé de fantastique et de vie de tous les jours, avec des personnages amusants qui doivent composer avec la jeune extra-terrestre. Pourtant, les fans de l'animé devraient y retrouver des touches de tout cela dans cette oeuvre. Oshii reste fidèle notamment par le fait que Lamu surveille toujours autant son fiancé et est capable de lui faire pas mal de tort comme notamment lui envoyer des décharges électriques; le punissant ainsi de vouloir draguer d'autres filles. Ca reste donc parfois assez amusant, mais pour un Oshii, on en viendrait presque à regretter tout cela. Le manga créé par Takahashi comporte quand même quelques bons éléments. Notamment, le fait, qu'il y a moyen d'en apprendre davantage sur la culture nippone et notamment grâce aux références à la mythologie et aux différents dieux de celle-ci.
Car le plus intéressant reste bien évidemment le scénario et ce que le réalisateur japonais en fait. Au centre du débat, cette fois-ci, le rêve.
Si le début est tonitruant, on plonge de plus en plus dans une ambiance nettement plus mystérieuse au fur et à mesure du temps qui passe et qui se répète. On en obtient finalement une oeuvre onirique et qui nous permet un questionnement sur la mesure du temps opérée par l'homme. On en viendrait presque à croire que Oshii critique le fait que l'être humain ait fini par inventer les notions du temps. Cette dernière venant à régler les faits et les gestes de l'homme. Elle l'oblige à faire des choses répétitives et à finalement ne plus profiter de la vie. Le fait qu'Oshii fasse passer son message par le rêve de la jeune extra-terrestre (un homme qui profite de tout sans être influé par le temps) est une bonne idée car cela nous est impossible de le savoir dès le début. Ca ajoute quelque chose de différent dans le scénario. Mais Oshii tient surtout à critiquer les effets contraignants que la mesure du temps présente.
D'un point de vue des dessins, ils sont assez jolis malgré que le manga présente désormais l'âge avancé de plus de vingt ans. Il y a encore de très jolis effets, notamment lorsque la voiture roule dans le noir et que l'on voit juste ce que les phares éclairent. Bref, même du côté du dessin, Oshii cartonne.
On retrouve dans cette oeuvre les prémices de ce qu'allait devenir le cinéaste. On retrouve des thèmes assez chers au metteur en scène. Un film immanquable pour tous les fans de cinéma d'animation, pour tous les fans d'Oshii et ce, malgré de légers défauts.
batman1985
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le 6 mai 2011

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