Ça fait un peu mal de voir un Spielberg en petite forme. Pourtant sur papier, je pensais que cet artisan de l'imaginaire était parfaitement capable de s'emparer de ce conte pour enfants largement propice à l'onirisme.


Déjà je suis un peu partagé par cette direction artistique que j'apprécie visuellement, mais que je trouve parfois contre-productive vis-à-vis du propos du film. Le charadesign du BGG est par exemple plutôt réussi, mais je trouve que son faciès est presque trop expressif et sans nuance. Dès sa première rencontre avec Sophie, il porte déjà un regard très complice sur elle. On n'y croit pas des masses. D'ailleurs je dois dire que je n'ai jamais ressenti de réelle connexion entre les deux personnages. La faute au jeu limité de la fillette (Ruby Barnhill) qui rend la relation presque unilatérale ainsi qu'aux quelques passages d'incrustation un peu poussifs techniquement parlant (surtout lorsque le Géant déplace Sophie en l'attrapant).


Le film ne décolle réellement qu'à partir du moment où l'on découvre l'arbre du Pays des Rêves. Spielberg esquisse alors une somptueuse fresque créative. C'est un pur plaisir de voir Sophie courir au milieu de ces magnifiques orbes lumineux "matérialisant" nos rêves et nos cauchemars. On sent que le réalisateur joue à domicile en parvenant à nous émerveiller comme il sait si bien le faire. Et c'est donc évidemment regrettable que ces passages soient finalement si peu nombreux.


En fait, on sent qu'il est très vite rattrapé par les impératifs narratifs du conte. La deuxième partie du film s'avère vraiment pénible à supporter, car beaucoup trop enfantine et puérile. La "magie" s'estompe totalement pour laisser place à une série de gags pipi-caca un peu trop appuyés pour qu'on s'intéresse réellement à la progression de l'histoire.


Dommage de voir des fulgurances aussi prometteuses diluées dans une histoire aussi creuse et maladroite...

GigaHeartz
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2016

Créée

le 25 juil. 2016

Critique lue 560 fois

2 j'aime

GigaHeartz

Écrit par

Critique lue 560 fois

2

D'autres avis sur Le BGG - Le Bon Gros Géant

Le BGG - Le Bon Gros Géant
Behind_the_Mask
6

Le BGG, quand il pète, est-ce qu'il troue son slip lui aussi ?

Quand on évoque Steven Spielberg et Melissa Mathison dans une même phrase, on ne peut penser qu'à E.T. L'Extra-Terrestre, ainsi qu'à la portée universelle des sentiments qu'il convoque. Le BGG - Le...

le 23 juil. 2016

45 j'aime

10

Le BGG - Le Bon Gros Géant
Walter-Mouse
7

The Big Fucking Giant

La relation entre Steven Spielberg et les Studios Disney a toujours été très compliquée. Tantôt associés (Qui veut la peau de Roger Rabbit ainsi que ses 3 courts-métrages produits par les Walt Disney...

le 20 juil. 2016

33 j'aime

6

Le BGG - Le Bon Gros Géant
Plume231
3

Sophie et le Bon Gros Fond vert dégueulasse !

J'y suis allé à reculons à cause de sa réputation. Il a fallu quand même 4 ans avant que je me décide à le voir. Pourtant, même si ses précédents films m'ont laissé pour la plupart une impression...

le 6 nov. 2020

30 j'aime

7

Du même critique

Marseille
GigaHeartz
5

Marseille, Marseille, on t'....a regardé ! (S01 achevée)

À peine sortie et déjà enterrée par la critique, Marseille a déjà fait couler beaucoup d'encre. "Navet", "nanar", "accident industriel", "bouse", "naufrage",... toutes les joyeusetés ont été de...

le 5 mai 2016

26 j'aime

5

S.O.S. Fantômes
GigaHeartz
3

La Méthode Coué

2016, année blafarde du côté des grosses productions pop-corn. 2016, année riche en tentatives pitoyables de damage control. Entre les dénonciations de complots journalo-maçonniques, les insultes et...

le 5 août 2016

25 j'aime

7

Dernier train pour Busan
GigaHeartz
4

"Vous vous trouvez dans le train en direction de Busan, nous vous souhaitons une agréable survie"

Ben voilà ? Enfin ? Est-ce qu'on va pouvoir dire que les Coréens ont mis Hollywood en Position Latérale de Sécurité ? Presque. Le film est plutôt bon, mais il y a toute même quelques parts d'ombre au...

le 18 août 2016

21 j'aime

5