Aveu : quand j’étais petite, je craignais qu’un géant vienne m’enlever dans ma chambre en passant par la fenêtre et m’emporte avec lui dans la forêt. Je me souviens encore de cette trouille qui me prenait et me poussait à courir trouver refuge auprès de mes parents. Il semble que cette trouille soit un cauchemar enfantin universel, car lorsque j’ai vu la première bande annonce du Bon Gros Géant j’en suis restée estomaquée… Peut-être m’avait-on lu le célèbre classique de Roald Dahl ? Non, car il a été publié en 1982 (j’étais déjà grande, eh oui) et a connu un grand succès (un de plus avec Charlie et la Chocolaterie ou encore James et la Grosse Pêche…).
Sophie, une petite orpheline londonienne de 10 ans, surprend en pleine nuit une créature géante. Celle-ci l’emporte avec elle dans une lointaine contrée où il n’y a pas que des gentils géants…
A nouveau Steven Spielberg s’est attaché à raconter la rencontre entre deux solitaires. Sophie est dix fois plus petite que le géant mais téméraire, maline et courageuse. Lui va lui faire découvrir le monde extraordinaire des songes. Ensemble ils vont unir leurs forces et devenir bien plus forts que tous les géants du monde. L’univers et l’imaginaire de l’auteur sont recréés à la fois avec virtuosité et sagesse (peut-être un peu trop) dans une fable profonde, poétique et sombre, parfois, sur l’amitié et la loyauté. Il y a un truc qui continue à me chiffonner esthétiquement avec tous ces effets spéciaux (qu’est-ce que c’est laid, tout de même, un géant), mais il faut reconnaître que c’est du beau boulot et que cette créature parvient à nous attendrir avec son vocabulaire drôle et même très poétique (« savouricieux, miamifique, criminaire, hommes de terre, charabiage… »).
Bref, un joli Spielberg avec quelques scènes royales : la partie la plus drôle est sans nul doute la rencontre entre le BGG et la Reine d’Angleterre (et ses corgis) avec un moment culte qui fera immanquablement hurler de rire les enfants – et les parents. Si tout le film avait été à l’image de cette scène so irrespectous ce serait un festival, mais il reste hélas très (trop) poli.
https://cestquoicebazar.wordpress.com/2016/07/19/le-bon-gros-geant-le-grand-beau-spectacle/