Le Bal des vampires a ce charme suranné qui en rend le visionnage délectable : grâce au travail de la photographie signée Douglas Slocombe (cf. Indiana Jones) et de la couleur, l’expédition aventureuse de notre duo principal s’avère captivante, bénéficie de décors somptueux qui construisent une atmosphère gothique dans laquelle on aime errer, entendre grincer une porte ou chanter une femme. Peuplé de mille spectres et de cent références, le manoir resplendit par sa noirceur projetée dans un cadre enneigé, donne vie à une galerie de monstres à la beauté paradoxale, à la fois repoussants et séduisants. Le burlesque est parfois un peu facilement amené, le rythme parfois un peu trop lent, mais le film marie avec efficacité l’épouvante et la comédie, notamment lors d’une séquence de bal géniale, peut-être la meilleure du métrage. Le Bal des vampires constitue une très belle œuvre signée de main de maître dont on apprécie surtout l’esthétique soignée tout simplement magnifique.