Le fardeau de l'homme blanc

Oui Clint Eastwood est un réac, oui, cela est transmis dans son film, et oui le personnage totalement caricatural de la journaliste prête à coucher pour avoir une information est une représentation très Trumpienne des médias libéraux avide de morale, mais non ça n'en fait pas un mauvais film, car malgré les défauts cités plus tôt, Le Cas Richard Jewell, est un film qui prône l'empathie, cette empathie qu'on arrive à ressentir ( et c'est personnel) pour un personnage que personnellement me debecterait en temps normal, fan d'arme,d'ordre, de moral, avide de pouvoir, mais le plus important c'est que Richard Jewell est authentique, naïf, mais il n'est pas calculateur, il croit vraiment à ce qu'il dit, et cette partie là qui le rend attachant, car Clint Eastwood qui comme d'habitude veut nous raconter une belle histoire arrive à nous transmettre ce que le personnage ressent, et pourquoi il le ressent d'une telle manière.

Car Richard Jewell est un homme blanc, "isolé", qui est moqué de tout le monde, et comment ne pas avoir une sorte de parabole à ce que l'élite Démocrate ressent face aux électeurs de Trump, c'est ce que Clint Eastwood veut nous montrer, ce qui fait gagner Trump au final, mais sauf que contrairement au Joker notamment, le personnage ne pète jamais un câble, et reste sur sa ligne très droite, et on ne le voit quasiment jamais énervé à l'écran, il encaisse toutes les railleries et ne bouge pas, ce qui peut nous donner de la sympathie pour ce personnage.

Malgré tout, le film est réac, sans aucun doute, une vraie méfiance envers le gouvernement, la journaliste délurée, je verrais même un soupçon de Libertarianisme dans le propos, ou le gouvernement est véritablement une menace et non quelque chose d'utile, (le poster notamment de Sam Rockwell en arrière plan de son bureau où c'est écrit "I fear more government than terrorism") et évidemment que cette posture limite victimaire ou on essaie de faire passer l'homme blanc pour quelqu'un d'accusé à tort seul contre tous, est selon moi quelque peu dérangeante par moment, mais ce film propose quelque chose, dans sa mise en scène toujours très efficace avec Clint Eastwood, notamment les séquences de concerts, qui sont très réalistes,sans artifices (avec la Macarena quand même..)et l'humanité qui est donnée à ces personnages au final, que ce soit la mère, ou Richard, qui finalement assistent à la mort de tout ceux en quoi ils croyaient, les médias, le gouvernement, des symboles très forts, mais ils gardent toujours cette humanité.

Et c'est donc ça la force de ce film, l'humanité et l'empathie.