Très belle histoire que celle racontée par ce film, Le chant du loup, réalisé par Antonin Baudry que l’on a déjà croisé sous le pseudo d’Abel Lanzac, scénariste de la BD Quay d’Orsay.
Avec Omar Sy, Reda Kateb (excellent), Mathieu Kassovitz et même les (rares) beaux yeux de l’allemande Paula Beer (le film Frantz).
La longue séquence d’intro est tout simplement excellente qui réveille le film de ‘sous-marins’ (ah, toutes ces veilles angoissées au fond de ces boîtes à sardines qui ont bercé notre jeunesse !) et peut-être même le film de guerre tout court, endormi sur ses lauriers.
Mais c’était juste pour planter le décor celui d’une guerre froide sous-marine toujours sur le point de se réchauffer brutalement et de faire basculer la planète dans la guerre atomique : rappelons que c’est de ces boîtes de conserve que partirons nos missiles ...
Le chant du loup se concentre alors sur la guerre acoustique : celle qui consiste à tendre l’oreille entre les écouteurs du sonar pour sonder attentivement (le mot est faible) les bruits de la mer et finir par y repérer entre deux cris de dauphins ou cachalots, le battement caractéristique des 4 pales du rotor du Timour IV ou la cavitation des hélices du Kiev.
Étouffé dans l’étroitesse du poste de commandement, le spectateur lui-aussi tendra l’oreille pour accompagner le jeune marin ‘Chaussettes’ (François Civil) à son poste d’écoute, un des ces sous-mariniers qui bénéficient d’un don exceptionnel, une Oreille d’Or.
Cela nous vaudra quelques belles scènes ‘auditives’ comme la nuit d’amour et le joli final.
La dernière partie du film est plus conventionnelle, même si cette guerre ne l’est pas, et nous replonge dans les réalités de la dissuasion nucléaire, ses codes, ses procédures, son aveuglement, ... les responsabilités qui pèseront sur les quelques hommes qui devront peut-être un jour appuyer sur le bouton et l’obéissance dont ils devront faire preuve.