Twilight (bis)

Faire une nouvelle adaptation, plus sombre et plus romanesque, du célèbre conte de Charles Perrault n'était en soi pas une mauvaise idée, l'histoire aussi dramatique que finalement violente pouvait donner naissance à un très bon long-métrage fantastique. Mais quand c'est la réalisatrice de Twilight qui se place derrière la caméra, cela donne naturellement un produit calibré pour les adolescentes en manque de sensations fortes qui vont pouvoir s'extasier devant de beaux mâles sexy à mourir et jalouser notre angélique héroïne tout en se disant que cette relecture est juste incroyable...

D'un point de vue un peu plus objectif pour ne pas dire plus sérieux, Le Chaperon Rouge est sincèrement raté, comme si Twilight rencontrait le Cursed de Wes Craven : une histoire d'amour impossible, une forêt ténébreuse, un loup-garou qui rôde, des secrets familiaux enfouis... La totale. Comment ainsi prendre une telle œuvre au sérieux sans pouffer de rire minute après minute devant une telle pantalonnade que même nos acteurs peinent à croire ? Il faut dire qu'au milieu de jeunes acteurs fresh and young (les "espoirs" Amanda Seyfried, Shiloh Fernandez et Max Irons) se dressent quelques figures cachetonnant maladroitement sans conviction aucune (Gary Oldman, Julie Christie, Virginia Madsen...). L'idée était encore une fois bonne mais on aurait espéré une relecture plus sombre que cette énième histoire de malédiction périmée où aucun réel suspense ni aucun rebondissement ne viendra nous titiller le bas ventre.

Restent du film de beaux costumes, des décors soignés, quelques ambiances réussies (dans la forêt notamment) et une ou deux scènes d'action chevaleresques menées par un Gary Oldman fatigué mais dans l'ensemble, Le Chaperon Rouge ne plaira concrètement qu'aux fans de la saga imaginée par Stephenie Meyer, eux (ou plutôt elles) qui fondent en larmes devant un baiser romantique et frissonnent devant un lycanthrope en images de synthèse... Vous êtes prévenus.