Le Château ambulant
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Le Château ambulant

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (2004)

Le château ambulant c’est le début de la fin.
Après une série de films d’une tenue presque invraisemblable dans la durée, Miyazaki entame malheureusement un nouveau cycle : la trilogie du film de trop. Entre médiéval fantastique à colombages, steam punk Lady Oscar ou encore monstres et héros dégoulinant à la manière du fameux client de Chihiro (mais lui était seul, il ne s’étalait pas grassement sur le film), Miyazaki se perd un peu dans ses influences et offre son premier film bancal.

Ça n’est pas encore mauvais ni même moyen, mais l’âge d’or est terminé et le fragile équilibre qui lui permettait de créer des films extraordinaires comme Totoro, Nausicaa ou Chihiro est bel et bien brisé. On est encore loin de la laideur ordinaire de la majorité des productions contemporaines d’animation, loin de la musique criarde et des chansons à deux balles, mais le charme s’efface petit à petit.

Les personnages d’abord sont globalement beaucoup moins intéressants, je pense là en particulier au Mage et à son aide de camp. Visuellement, si les décors sont toujours d’une qualité irréprochable, la direction artistique est tout à fait discutable pour ce qui concerne Hauru et les sbires de Suliman et de la sorcière des landes. Et comme le scénario n’en finit plus de s’essouffler dans des allers-retours entre les différents lieux sur lesquels ouvre le château de Hauru, les scènes touchantes ou épiques ne sont pas légion.
Comme le cadre de guerre est à peu près incompréhensible, comme si il ne devait servir que de toile de fond, mais qu’il prend un temps fou dans le film, que ce soit dans le scénario ou les ballades de Hauru, je ne vois pas grand-chose à sauver de ce côté-là non plus.

Alors je suis certainement dur, comme un amoureux déçu se rendant compte que sa bien aimée n’est pas parfaite, qu’elle a des défauts comme tout le monde… On dit qu’au final on apprécie les gens aussi (surtout ?) pour leurs défauts. Peut-être, mais une fois habitué à l’excellence, il est presque triste de voir quelqu’un comme Miyazaki commencer à descendre doucement la pente.
Tout ça pour dire que c’est bien mais pas top (et pas terrible du tout pour le maitre).
CorwinD
6
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le 26 févr. 2015

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CorwinD

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