Peut-on aimer un "mauvais film" ? Un film au scénario mal écrit et totalement invraisemblable, à la mise en scène ratée - particulièrement en ce qui concerne les scènes de comédies, pataudes et ridicules, manquant systématiquement leur cible -, mélangeant qui plus est les poncifs du feel good movie à l'anglaise ("réalisons nos rêves" comme dans "Full Monty" ou "Billy Elliott") avec ceux de "l'âme slave" ? Oui, parce que, contre toute attente, "le Concert" réussit à nous fasciner par la conviction - maladroite, certes - qu'il dégage par rapport à deux "vrais" sujets, pas si souvent traités, eux : "comment survivre au totalitarisme, que doit-on sacrifier pour résister ?" et "l'amour absolu de l'Art peut-il prendre le pas sur celui de la vie ?". Tout cela ressemble un peu à des sujets de dissertations au Bac, et Mihaileanu s'élève rarement au dessus de ce niveau, mais, grâce peut-être à l'énergie des acteurs, et surtout à la force de la Musique (Tchaïkowski), "le Concert" se met à fictionner et à fonctionner. On sort de là touchés, et ravis. [Critique écrite en 2012]