La musique adoucit les moeurs?

Comme on peut s'en douter, Le Concert nous parle de musique. Mais pas cette musique, pure, éthérée, inaccessible qu'on pourrait associer à un orchestre philharmonique. Plutôt une musique de rue, cassée, sale, et pleine de fausses notes.

Ce film nous raconte un rêve, celui d'un chef d'orchestre du Bolchoï de Moscou, dont la vie et la carrière furent brisées il y a de cela trente ans, en pleine représentation, par un camarade du Parti un peu trop zélé. Sur la base d'un quiproquo, il décide de retrouver les musiciens de ce fameux soir, pour une ultime représentation à Paris.

Le film n'est pas parfait, loin de là, le scénario un peu trop simpliste, une Mélanie Laurent que j'ai trouvé plutôt antinaturelle, quelques passages illogiques ou mal montés, mais il émane pourtant de l'ensemble un charme bohème et attachant. A l'image de son sujet, il se révèle profondément humain. Malgré le trait plus que caricatural, voir cette troupe baroque de russes faire du tourisme, ça vaut son pesant de cacahuètes, et on se laisse emporter avec plaisir par l'idée un peu folle d'Andreï le "Maestro", et sa recherche de "l'ultime harmonie".

Au final, malgré toutes ses imperfections, la fraicheur naïve de l'oeuvre, son propos enlevé et résolument joyeux en font un film émouvant, drôle parfois, sans pour autant glisser vers le maladroit ou le cliché. Tout comme son orchestre, il nous livre une vision haute en couleur et pleine de rêves du monde de la musique classique. Et puis Tchaïkovski, même pour les profanes dans mon genre, c'est magnifique à écouter, et rien que pour ça, je le recommande.