Maya entre au couvent, non pour trouver Dieu mais l’assassin de sa nonne de mère. Elle découvre que son père est le grand prêtre Kakinuma, qui a pour habitude de violer les bonnes sœurs venant lui confesser leurs péchés. Il a remplacé Dieu par Satan depuis belle lurette le bougre, parce qu’après la bombe atomique, le premier n’avait plus tellement la côte (ça se défend). Pour ce qui est de la charge anticléricale, ça fait toujours plaisir, mais on ne saurait prendre ça trop au sérieux, les nombreux blasphèmes et autres perversions relevant plus du jeu ou du fantasme que du brûlot. Et c’est assez cocasse de voir notre vénérable institution mise à mal par nos amis japonais (imaginons xxx tirer sur le shintoïsme…) mais je reconnais que ma chère grand-mère n’aurait pas approuvé. Mais après tout, on est dans de la pure exploitation, et on ne demande pas à Claude Pinoteau de pondre le film définitif sur la difficulté d’avoir des parents (je viens de voir La Gifle). Ceci dit c’est je crois un phénomène typiquement nippon que de s’approprier des éléments étrangers et de n’en garder que la surface. Quand à croire que la surface fait la profondeur, ça se discute. Suzuki, lui, à l’air d’y croire, il se lâche et compose de magnifiques plans à l’esthétique très forte qui font tout l’intérêt du film, l’important n'étant pas dans ce qu’ils disent mais dans ce qu’ils sont, comme un idéogramme calligraphié par un maître se substitue au sens qu’il véhicule (j’ai lu Barthe à l'époque). On a donc droit à diverses scènes de religieuses à poil tendance SM (s’il y a une place de concierge dans le couvent, je suis preneur), mais aussi de moments plus inattendus, comme la coupe des blés dans ce soleil de fin de journée façon toile de maître du XIXème. Quant aux inserts des photos de victimes du feu nucléaire , ils participent d’un film qui mélange de tout sans vergogne. (vu en 2020)