Stalk around the clock
Le troisième film d’Orson Welles est, de son propre aveu, un exercice dans ses relations complexes avec les studios : il s’agit d’honorer un contrat et de prouver qu’il peut se comporter en bon...
le 23 janv. 2017
27 j'aime
(ATTENTION quelques spoilers) "What good are words ? I'm sick of words ! […] This obscenity must be destroyed ". Les mots de Edward G Robinson, parfait dans le rôle, résonnent dès le début du film, comme l'ange exterminateur parti en chasse. La commission des alliés est aussi violente que les Allemands l'étaient eux même car plus tard Franz Kindler dira que pour arrêter l'esprit teutonique qui a conduit au nazisme il n'y qu'une solution : l'annihilation. On voit donc, au fond la ressemblance entre les deux hommes, la même envie de destruction. Alors que le film est réalisé juste après la guerre, Wells a l'audace de montrer le parallèle entre les deux protagonistes principaux, et même un ancien nazi qui est prêt à partir par amour pour son épouse, qui pourtant pourrait être sa chute. Sa chute que son ami voudra lui éviter en lui demandant de se confesser. Il tuera son ami comme il sera obligé de tenter de tuer sa femme. Pour sa propre survie il tue ceux qui lui veulent du bien. Le personnage est donc capable d'amour , la vision sur les hommes est donc nuancé. Mais comme pour se couvrir du politiquement correct obligatoire, le scénario donne quand même un côté maléfique au personnage de Charles, en soulignant ses interventions avec des ombres et en le mettant parfois dans l'obscurité face à son épouse, Mary, qui elle reste dans la lumière. La photo est très belle et souligne les attitudes, les soubresauts des âmes des personnages. A la manière du La Loi du Silence d'Hitchcock, le film est chargé de symbolique biblique. Le personnage féminin principale s'appelle Mary, sa domestique Sara, son père Adam et son frère Noah ! Le personnage de Meinike agit au nom du Très Haut qui est apparemment confondu avec un haut commandement militaire allemand ou nazi. Là encore le film reste ambiguë et ouvre des interprétations. Il y a beaucoup d'autres symbolique , que le spectateur peut découvrir et interpréter : autour de la tour, du temps, de la stratégie (avec le jeu de dames) et surtout de la transparence, celle de la neige qui révèle le criminel à l'hiver de sa vie. Une œuvre dense et belle, comme la phrase centrale du film : "Commit a crime and the world is made of glass. Commit a crime and it seem a as if a coat of snow fell on the ground … " (Commettez un crime et le monde est fait de verre. Commettez un crime et il semble qu'un manteau de neige tombe sur le sol …)
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films d'Orson Welles
Créée
le 26 févr. 2015
Critique lue 304 fois
D'autres avis sur Le Criminel
Le troisième film d’Orson Welles est, de son propre aveu, un exercice dans ses relations complexes avec les studios : il s’agit d’honorer un contrat et de prouver qu’il peut se comporter en bon...
le 23 janv. 2017
27 j'aime
Bien sûr, il y a une certaine ambiance et deux-trois grands acteurs qui justifient ma note complaisante. Le reste ? Un sujet gâché, un scénario qui regorge d'incohérences, prévisible 10 kilomètres à...
Par
le 17 août 2012
16 j'aime
6
Dixit Orson Welles himself ... "It is the worst of my films. There is nothing of me in that picture. I did it to prove I could put out a movie as well as anyone else." C’est assez excitant de voir...
Par
le 3 août 2022
13 j'aime
8
Du même critique
Avertissement : ce texte peut contenir certaines révélations sur l'intrigue du film Thor 3 est un film qui ne manque pas d’humour. Et c’est là le principal problème. En effet, pratiquement chaque...
Par
le 25 oct. 2017
60 j'aime
4
Après l'épisode 1 (note 8) Jonathan Nolan revient avec une série où lui et son équipe développent les thèmes qu'il aimait déjà dans Person of Interest. Intelligence artificielle, pouvoir caché,...
Par
le 8 oct. 2016
39 j'aime
16
Propos liminaires Double avertissement à mes aimables lectrices et lecteurs : ce texte est plus un avis argumenté, un genre de tribune, qu'une analyse critique. J'ajoute que des parties de l'œuvre...
Par
le 22 nov. 2016
32 j'aime
22