Au fil des 2000's-2010's, Quentin Dupieux a réussi à instaurer un univers inventif et totalement imprévisible, où il va passer d'une histoire de pneu tueur à Alain Chabat en réalisateur de film d'horreur. Après un long séjour aux USA, Dupieux avait fini par tourner Au poste (2018) en France et il a enchaîné ensuite avec Le Daim.
Le Daim décontenance en partant dans diverses directions et c'est ce qui fait son charme. La comédie absurde avec cette obsession de Jean Dujardin pour faire de son daim l'unique blouson au monde. Sans compter ses tentatives désopilantes de soutirer de l'argent à Adèle Haenel. Puis Dupieux part vers le film d'horreur avec une dernière partie surprenante et intéressante.
Le réalisateur n'a pas peur de partir dans les excès et montre un Dujardin déchaîné. L'obsession pour le blouson devient maladive et frappadingue, au point que le personnage en vient à tuer. Le spectateur assiste alors à un véritable jeu de massacre. Le contrepoint vient du personnage d'Haenel pensant que ce sont des acteurs, alors qu'absolument rien n'est feint. A cela rajoutez une dernière scène qui apparaît fortement ironique, au vue du bordel récent survenu avec les Césars.
Sans compter la mise en abyme au sujet de la création, car Le Daim parle également de cinéma. Le personnage de Dujardin expérimente à sa manière avec son camescope, tente des trucs, quitte à passer par le snuff. Il n'y connait rien au cinéma, mais en autodidacte il apprend et arrive à trouver ce qu'il veut.
Un mélange de tout cela qui fonctionne à l'écran avec un Dujardin au top (dont le look fait penser à Terrence Malick) et une Adèle Haenel attachante.