Patience et Langueur de temps

Avec un titre français aussi évocateur, je m'attendais à voir sur un petit film noir bien glauque de Fritz Lang, avec meurtres et autres joyeusetés. Mais comme les traducteurs sont décidément toujours des traîtres, je suis tombée sur un triangle amoureux mélodramatique sans grande envergure, mais illuminé par ses seconds rôles, Marilyn Monroe la première, peu crédible dans son rôle d'employée dans une conserverie de poisson mais piquante comme à son habitude, "Les diamants me rendent ponctuelle" dit-elle après avoir été demandée en mariage.

L'histoire est simple, Mae (Barbara Stanwyck) revient dans la demeure familiale, dix ans après être partie, la quarantaine rayonnante, où l'accueille son frère et sa fiancée Marilyn. Tout de suite, le patron du chalutier le plus proche essaye de la ferrer, profitant du fait qu'en 1950, la sardine pouvait encore être synonyme de prospérité. Mais le projectionniste attend aussi le bon moment pour lancer sa ligne...

Ne sachant jamais sur quel pied danser, entre des moments comiques et des moments graves, tout repose sur les frêles épaules du personnage féminin, Mae, dont les motivations restent peu explicitées, tour à tour cynique et coeur d'artichaut, elle ne sollicite guère l'empathie et pour un mélodrame, la froideur des sentiments n'est jamais un bon signe.

Restent un ou deux conseils à retenir de ce film comme par exemple celui ci : "Des deux, il faut toujours choisir celui qui enfonce les portes".